En visite à Adel Bagrou, dans l’extrême Est mauritanien, le président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani a exhorté ses compatriotes à faire preuve de solidarité et de compréhension envers le Mali, plongé dans un conflit aux répercussions régionales.
« Le Mali est actuellement en guerre. Il faut le reconnaître », a-t-il déclaré lundi, rappelant que cette situation affecte directement les zones frontalières du Hodh Ech Chargui. Le chef de l’État a insisté sur la nécessité d’adapter les relations avec un voisin en crise : « On ne peut attendre d’un pays en guerre les mêmes comportements qu’en temps de paix. »
Appelant à la retenue et à la fraternité, Ghazouani a souligné que le peuple malien reste un peuple frère, malgré les tensions et les difficultés engendrées par le conflit. « Si nos frères sont en guerre, on ne peut dire que ce ne sont plus nos frères. Ils le restent », a-t-il martelé, tout en exhortant les Mauritaniens à soutenir autant que possible leurs voisins.
Le président a par ailleurs mis en garde contre les discours de rejet et les attitudes hostiles : « Les pays voisins ne peuvent pas déménager. Les crises passent, mais les peuples demeurent. »
Cet appel intervient dans un contexte de dégradation de la situation au Mali, marqué par une pénurie de carburant, la recrudescence des attaques contre les convois commerciaux et un ralentissement des échanges régionaux. Pour Nouakchott, qui partage plus de 2 000 kilomètres de frontière avec Bamako, la priorité reste la stabilité et le maintien d’un bon voisinage.
En rappelant que « les Maliens ont toujours traité les Mauritaniens avec respect et générosité » et qu’« aucun Mauritanien n’a jamais été expulsé du Mali », Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani a voulu replacer les relations entre les deux pays dans une logique de fraternité durable et de cohabitation pacifique au cœur du Sahel.
