Soudan : El-Fasher, ville martyre, subit des atrocités « d’une ampleur inimaginable », alerte l’ONU

 

El-Fasher, capitale du Darfour-Nord, est devenue une ville de deuil et de désolation, où les civils endurent des violences d’une cruauté sans précédent, a dénoncé samedi le Bureau des droits de l’homme des Nations unies au Soudan.

« Au cours des dix derniers jours, El-Fasher a été le théâtre d’une escalade d’attaques brutales. C’est désormais une ville de deuil », a déclaré Li Fung, représentante de l’ONU au Soudan, dans un message publié sur X. Elle a décrit une situation humanitaire effroyable, où « des centaines de civils, dont des femmes et des enfants, ont été tués, parfois dans des hôpitaux ou des écoles ».

Des familles entières ont été massacrées alors qu’elles tentaient de fuir les combats, tandis que d’autres ont disparu. Des arrestations massives de civils, y compris de personnels médicaux et de journalistes, ont également été signalées. « La terrible réalité des violences sexuelles est omniprésente », a ajouté Li Fung, évoquant un climat d’impunité totale.

Pour la responsable onusienne, « ce que nous voyons n’est pas du chaos, mais une attaque systématique contre la vie et la dignité humaines, souvent fondée sur l’appartenance ethnique ». Elle a insisté sur la nécessité d’un accès humanitaire immédiat et de la protection des civils encore piégés, notamment les personnes âgées, handicapées et blessées.

Malgré les coupures de communication et les restrictions d’accès, le Bureau des droits de l’homme poursuit la documentation des violations. « Nous continuons de relayer la voix des survivants et d’exiger justice. El-Fasher saigne, et il faut agir maintenant », a exhorté Li Fung, appelant la communauté internationale à mettre fin à la violence et à garantir la responsabilité des auteurs.

Depuis le 26 octobre, les Forces de soutien rapide (FSR) contrôlent la ville, où elles sont accusées d’avoir commis des massacres de civils. En guerre contre l’armée soudanaise depuis le 15 avril 2023, les FSR ont provoqué une crise humanitaire majeure : des milliers de morts, des millions de déplacés et la crainte d’une partition durable du Soudan.

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