Le centriste Rob Jetten, 38 ans, a remporté vendredi 7 novembre les élections législatives aux Pays-Bas, devenant ainsi le plus jeune Premier ministre de l’histoire du pays. Sa victoire, extrêmement serrée, a été obtenue avec seulement 29 668 voix d’avance sur le leader d’extrême droite Geert Wilders, marquant un scrutin qui reflète la montée continue des mouvements populistes en Europe.
Le parti centriste D66, dirigé par M. Jetten, a obtenu 26 sièges, soit le plus faible total jamais enregistré pour un vainqueur aux Pays-Bas. L’extrême droite conserve toutefois une présence significative : le PVV de M. Wilders décroche également 26 sièges, tandis que le Forum pour la démocratie passe de 3 à 7 sièges et le parti JA21 de 1 à 9 sièges. Au total, 15 partis ont remporté des sièges au parlement de 150 membres.
Pour former un gouvernement, Jetten doit désormais négocier une coalition. Il privilégie une coalition quadripartite réunissant le CDA (18 sièges), le VVD (22 sièges), et le groupe Verts/Parti travailliste (20 sièges), ce qui lui assurerait 86 sièges, soit une majorité confortable. Cependant, le VVD a exclu de travailler avec les Verts/Travaillistes et propose plutôt une coalition de droite incluant le D66 et l’extrême droite du JA21, totalisant 75 sièges, une majorité potentiellement instable.
Pour faciliter les négociations, M. Jetten a désigné Wouter Koolmees, directeur de la société nationale des chemins de fer, comme « éclaireur » chargé d’identifier les partis prêts à collaborer. Il devrait rendre compte de ses avancées mardi.
Malgré sa défaite, Geert Wilders a reconnu le résultat mais a partagé sur les réseaux sociaux des allégations infondées d’irrégularités. Le Conseil électoral a confirmé l’absence d’anomalies susceptibles de remettre en cause la fiabilité du scrutin et a souligné la solidité du processus électoral néerlandais, notant que le nombre d’erreurs de dépouillement est passé de 14 000 en 2021 à environ 8 000 cette année.
Ces élections anticipées ont été provoquées par le retrait du PVV du gouvernement, Geert Wilders dénonçant le retard dans la mise en œuvre d’une politique migratoire stricte, illustrant la polarisation croissante de la politique néerlandaise et la progression continue de l’extrême droite.
