Face à la grogne croissante des populations et aux mises en garde des experts, le Gabon a décidé de suspendre la suppression des subventions sur les produits pétroliers, initialement prévue pour le 1er janvier 2026. L’annonce a été faite mercredi par le ministre du Pétrole et du Gaz, Sosthène Nguéma Nguéma, à la suite d’une décision du président Brice Clotaire Oligui Nguéma, soucieux de préserver la stabilité du pays.
« Il était prévu qu’au 1er janvier 2026, la subvention soit retirée. Mais les conséquences économiques et sociales auraient été lourdes pour toutes les couches de la population », a déclaré le ministre, confirmant que le chef de l’État a opté pour un maintien du dispositif après réévaluation du projet.
Cette décision marque un revirement par rapport à la réforme annoncée le 5 septembre dernier, qui visait à libéraliser progressivement le secteur pétrolier et à réduire les mécanismes de compensation de l’État. Selon les estimations, la fin des subventions aurait entraîné une hausse des prix du carburant comprise entre 15 et 30 %, avec des répercussions directes sur le transport, l’électricité et les produits de base.
Depuis des années, le gouvernement gabonais soutient les prix du gaz butane, du gasoil, de l’essence et du pétrole lampant pour protéger le pouvoir d’achat et amortir la volatilité du marché international. Ce dispositif, financé par le budget national, représente un coût annuel oscillant entre 51 et 105 milliards de francs CFA, selon le cours du baril. Pour l’année 2024, 75 milliards de francs CFA y avaient été consacrés.
En maintenant les subventions, le gouvernement privilégie l’apaisement social dans un contexte marqué par la hausse du coût de la vie et les tensions salariales. Cette décision a été saluée par les syndicats et les associations de consommateurs, qui y voient un geste d’écoute et de responsabilité.



