Le procès du groupe français Lafarge, poursuivi pour « financement du terrorisme » et « violation d’un embargo international » en Syrie, a été renvoyé au 18 novembre 2025. Le tribunal correctionnel de Paris a pris cette décision après avoir constaté une irrégularité dans l’ordonnance de renvoi concernant l’un des accusés.
L’ordonnance a été renvoyée au parquet national antiterroriste pour régularisation. Le procès, initialement ouvert le 4 novembre et prévu jusqu’au 16 décembre, se tiendra finalement du 18 novembre au 19 décembre, selon RFI.
L’irrégularité relevée concerne Bruno Pescheux, ancien dirigeant de la filiale syrienne de Lafarge, mis en examen pour des faits s’étendant de 2012 à juillet 2014, alors que l’ordonnance mentionnait la date du 19 septembre 2014.
Neuf prévenus, dont Lafarge en tant que personne morale, sont poursuivis pour avoir versé plusieurs millions d’euros à des groupes terroristes, notamment Daech, afin de maintenir l’activité du cimentier en Syrie entre 2013 et 2014. Ces paiements, estimés à environ 13 millions d’euros, ont violé l’embargo international imposé au pays en guerre.
Selon des révélations du Monde et de l’agence Anadolu, Lafarge aurait régulièrement informé les services de renseignement français des arrangements conclus avec les groupes armés, sans que ces derniers ne mettent fin à la pratique.
En octobre 2022, le groupe avait déjà été condamné à une amende de 778 millions de dollars aux États-Unis, après avoir reconnu avoir soutenu des organisations terroristes en Syrie. En France, l’affaire reste d’une ampleur inédite pour une entreprise du CAC 40, et une instruction distincte pour « complicité de crimes contre l’humanité » est toujours en cours.



