Cameroun : Paul Biya entame un 8e mandat sur fond de contestation

 

Le président camerounais Paul Biya a prêté serment jeudi devant les deux chambres du Parlement réunies en congrès à Yaoundé, entamant un huitième mandat à la tête du pays. Âgé de 92 ans, il a réaffirmé sa volonté de « continuer à être digne de la confiance » de ses compatriotes, au terme d’un scrutin marqué par la polémique.

Selon les résultats proclamés par le Conseil constitutionnel le 27 octobre, M. Biya a remporté la présidentielle du 12 octobre avec 53,66 % des voix, contre 31,19 % pour son principal adversaire, Issa Tchiroma Bakary, du Front pour le Salut national du Cameroun (FSNC).

Mais l’opposition conteste vigoureusement ces chiffres. Dans un message diffusé sur Facebook depuis un lieu tenu secret, M. Tchiroma, que plusieurs médias disent réfugié à l’étranger, a revendiqué la victoire et dénoncé « des fraudes massives ». Il a salué le succès de la journée « ville morte » organisée par son parti, qu’il présente comme une démonstration du « pouvoir du peuple camerounais à rejeter l’injustice ».

L’opposant affirme que « près d’une centaine de nos enfants sont tombés sur le champ d’honneur », sans qu’aucun bilan officiel ne soit communiqué. Il soutient qu’il existe désormais « deux présidents » : « celui élu par le peuple que je suis, et celui nommé par le Conseil constitutionnel que vous connaissez ».

Cette nouvelle investiture intervient dans un climat politique tendu, entre accusations de violences post-électorales et appels à la mobilisation populaire. Après plus de quarante ans au pouvoir, Paul Biya reste l’un des plus anciens dirigeants encore en exercice sur le continent africain.

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