À la veille du lancement de la campagne pour les élections présidentielle et législatives prévues le 23 novembre, la tension monte en Guinée-Bissau. Plusieurs officiers supérieurs ont été arrêtés vendredi pour une tentative présumée de « subversion de l’ordre constitutionnel », selon un communiqué du haut commandement militaire.
Parmi les personnes interpellées figurent le général Dahaba Na Walna, directeur d’une école militaire, ainsi que les commandants Domingos Nhanke et Mario Midana. L’armée a indiqué avoir pris « toutes les mesures nécessaires » pour assurer la sécurité durant la période électorale.
Cette nouvelle crise intervient dans un climat politique déjà tendu. Le président Umaro Sissoco Embaló, en poste depuis 2020, a nommé en août un nouveau gouvernement dirigé par Braima Camara, son ancien allié au sein du MADEM-G15, une coalition aujourd’hui fragilisée.
La campagne électorale, qui débute ce samedi 1er novembre, se déroulera sans le PAIGC ni son leader Domingos Simões Pereira, figure historique de l’opposition, écartés du processus. Embaló est également contesté sur la légitimité de son mandat : l’opposition estime qu’il a pris fin en février 2025, alors que la Cour suprême l’a prolongé jusqu’au 4 septembre.
En février, le chef de l’État avait fixé la présidentielle au 30 novembre, dans un contexte de tensions avec la Cédéao et l’UNOWAS, dont la mission de médiation a été contrainte de quitter Bissau le 1er mars après des menaces d’expulsion.
Dans un pays où les coups d’État et crises institutionnelles se succèdent depuis l’indépendance, ces arrestations à la veille de la campagne ravivent les craintes d’une nouvelle déstabilisation.



