L’Assemblée nationale du Togo a un nouveau président. Sélom Klassou, ancien Premier ministre et figure de proue du parti au pouvoir, Union pour la République (UNIR), a été élu à la tête du Parlement lors de la séance plénière du mardi 28 octobre 2025. Ce vote, unanimement acquis par 109 voix, marque un tournant institutionnel majeur dans le contexte de réorganisation politique que traverse le pays.
Cette élection vient combler le vide laissé par Kodjo Adédzé, récemment nommé ministre de l’Aménagement du territoire. Elle s’inscrit dans une dynamique de renouvellement profond du paysage politique togolais, amorcé par la révision constitutionnelle qui a renforcé le rôle du Parlement. Désormais, le président de l’Assemblée occupe une position stratégique dans le système politique national, notamment dans la nomination du chef du gouvernement et le contrôle de l’action publique.
Le choix de Sélom Klassou, personnalité respectée et expérimentée, vise clairement à garantir la stabilité institutionnelle. Ancien chef du gouvernement, il bénéficie d’un solide ancrage au sein du parti UNIR et d’une connaissance approfondie des rouages de l’État. Son élection est perçue comme une décision de continuité, conciliant fidélité au pouvoir exécutif et volonté de renforcer la cohésion parlementaire.
Dans son discours d’investiture, le nouveau président a affiché une posture de rassembleur. « Ce choix porté sur ma modeste personne m’honore, mais il impose surtout un devoir : celui d’être un président à l’écoute de tous et de toutes, garant du dialogue, de la cohésion et du respect des valeurs républicaines », a-t-il déclaré, avant d’exprimer sa gratitude au président Faure Essozimna Gnassingbé pour sa confiance.
Sélom Klassou sera épaulé par une équipe de vice-présidents composée de députés issus du même parti, parmi lesquels Ibrahima Memounatou, première vice-présidente, et Wella Paomondong, cinquième vice-présidente. Cette configuration traduit la volonté de l’Assemblée de s’appuyer sur des profils expérimentés et complémentaires.
Son élection intervient dans un contexte de vaste remaniement institutionnel. Quatorze députés ont quitté le Parlement pour rejoindre le nouveau gouvernement ou occuper des postes administratifs de haut niveau. Ce renouvellement traduit un réalignement stratégique entre les pouvoirs exécutif et législatif, visant à assurer une meilleure coordination de l’action publique. Parmi les départs marquants figurent Yawa Djigbodi Tsègan, ancienne présidente de l’Assemblée nationale, désormais à la tête de l’Office togolais des recettes (OTR), et Kokoroko Dodzi Komla, ministre de l’Environnement.
Avec Sélom Klassou à la présidence, l’Assemblée nationale togolaise s’engage dans une nouvelle phase de sa cinquième République. Le défi pour le nouveau président sera de maintenir l’équilibre entre loyauté politique et indépendance institutionnelle, dans un environnement marqué par la quête de stabilité et le renforcement du dialogue démocratique.



