Au Bénin, la déclaration en date d’hier nuit l’ancien Président, Boni Yayi sonne plus comme une fuite en avant que comme un cri d’alarme politique. L’ancien président, aujourd’hui chef de l’opposition institutionnelle, peine à assumer les échecs internes de son parti et cherche, encore une fois, un coupable tout désigné, le Président Patrice Talon. Sous couvert de dénoncer une « exclusion politique », Boni Yayi rejoue un vieux refrain, celui du martyr de la démocratie. Pourtant, depuis 2020, Les Démocrates ont participé à la vie politique, obtenu leur récépissé, présenté des candidats et siègent au Parlement depuis les législatives du huit janvier 2023. De ce fait, rien ne justifie une posture de victime permanente.
En évoquant un « plan de débauchage » orchestré par le pouvoir, l’ancien président oublie les tensions internes, les divisions et les ambitions personnelles qui fragilisent son parti. La véritable menace ne vient peut-être pas du Palais, mais de la maison Les Démocrates elle-même, minée par les calculs et les rivalités. Là-dessus les dernières sorties de Me Renaud Agbodjo et quelques députés de son parti en sont les preuves…
Cette nouvelle sortie, aux accents dramatiques, traduit un malaise profond, celui d’un homme qui peine à se repositionner dans le jeu politique. Enfermé dans la nostalgie de son pouvoir passé, Dr Thomas Boni Yayi surnommé depuis peu, Ishola, refuse de reconnaître que la scène politique a évolué.
En réclamant encore une « Conférence nationale », trente-cinq ans après celle de 1990, il semble ignorer que le Bénin n’en est plus à l’heure des appels au secours, mais à celle des réformes constructives et de la maturité démocratique.
La posture victimaire ne suffira plus à rallier les électeurs. Si Les Démocrates veulent réellement peser en 2026, ils devront dépasser le syndrome de persécution et proposer un projet politique clair, crédible et cohérent… Kaweru n’a aucune oule de cristal, mais c’est un fait certain. A suivre !



