Gabon : le conseiller présidentiel Alain-Simplice Boungoueres et un complice incarcérés pour une affaire de pots-de-vin avec une société chinoise

 

Libreville, 29 octobre 2025 – Le conseiller spécial du président de la République et responsable du département des Travaux publics et des Infrastructures, Alain-Simplice Boungoueres, a été placé en détention lundi soir à Libreville. Il est poursuivi pour corruption passive et concussion, à la suite d’une enquête ouverte par le parquet du tribunal de première instance de la capitale. Selon plusieurs sources judiciaires, cette arrestation fait suite à la découverte d’un système de pots-de-vin impliquant une entreprise chinoise cherchant à obtenir des marchés publics dans les secteurs minier, forestier et du BTP.

D’après des éléments rapportés par L’Union, M. Boungoueres aurait perçu, directement ou par intermédiaire, des sommes d’argent importantes versées par la société étrangère afin de faciliter l’attribution de contrats publics. Une partie de ces fonds aurait transité par Guy-Marc Mbanda Obiang, employé gabonais de l’entreprise, également incarcéré pour corruption active et escroquerie. Ce dernier aurait prétendu agir sur instruction du haut responsable pour soutirer de l’argent à son employeur.

Les premières conclusions de l’enquête indiquent que ces transactions auraient permis à la société chinoise d’obtenir plusieurs marchés d’infrastructures routières sans respecter les procédures réglementaires. Ces révélations mettent en évidence la connivence entre intérêts privés et administration publique pendant la période de Transition politique. Pour rappel, le Code pénal gabonais définit la corruption passive comme le fait, pour un agent public, d’accepter un avantage indu en échange d’un acte lié à ses fonctions, tandis que la concussion désigne la perception ou l’exigence d’une somme non due. Ces infractions, prévues aux articles 127 à 134, sont passibles de peines de prison ferme.

Âgé de 57 ans, M. Boungoueres, également ancien candidat à l’élection présidentielle, reste présumé innocent jusqu’à la fin de la procédure judiciaire. Cette affaire, l’une des plus marquantes depuis l’installation du régime de Transition, illustre la volonté affichée du pouvoir judiciaire de lutter contre la corruption au plus haut niveau de l’État.

Le gouvernement n’a pas encore réagi officiellement, mais plusieurs observateurs estiment que cette arrestation s’inscrit dans le cadre du processus de moralisation de la vie publique et de la restauration de la transparence exigée par les partenaires internationaux du Gabon.

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