Le Conseil constitutionnel du Cameroun a proclamé, ce lundi 27 octobre 2025, la victoire de Paul Biya à la présidentielle. Le chef de l’État, âgé de 92 ans, a recueilli 53,66 % des suffrages contre 35,19 % pour son principal challenger, Issa Tchiroma Bakary.
Élu pour la première fois en 1984, Paul Biya entame ainsi son huitième mandat à la tête du pays. Issa Tchiroma Bakary conteste toutefois les résultats officiels, affirmant avoir obtenu 54,8 % des voix selon son propre décompte. Il dénonce une « falsification et un bourrage des urnes » et appelle ses partisans à ne pas reconnaître la décision du Conseil constitutionnel.
L’annonce des résultats intervient quinze jours après le scrutin, conformément au calendrier électoral, à l’issue de l’examen des recours rejetés par la haute juridiction.
La tension est montée d’un cran à la veille de la proclamation officielle : des affrontements entre les forces de l’ordre et les manifestants de l’opposition ont fait quatre morts dimanche. Les partisans de M. Tchiroma étaient descendus dans les rues de plusieurs villes du pays pour réclamer la « vérité des urnes ».
Le ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji, a accusé les organisateurs de ces manifestations de vouloir « créer une crise sécuritaire » et de participer à « un projet insurrectionnel ». Deux responsables politiques de la coalition soutenant Issa Tchiroma, Djeukam Tchameni du Mouvement pour la démocratie et l’interdépendance (MDI) et Anicet Ekane du Manidem, ont été arrêtés à Douala vendredi.
Malgré les contestations, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), parti au pouvoir, a salué une victoire « sans surprise », affirmant attendre « sereinement » la confirmation officielle des résultats.
