La candidate indépendante de gauche Catherine Connolly a remporté l’élection présidentielle irlandaise de vendredi avec plus de 63 % des suffrages, selon les résultats officiels publiés samedi. Sa seule rivale, Heather Humphreys du parti centriste Fine Gael, a reconnu sa défaite dans l’après-midi, saluant une victoire « au service de tous les Irlandais ».
Ce scrutin, essentiellement symbolique, a toutefois été marqué par une participation historiquement faible, estimée à moins de 40 %, et un nombre record de bulletins nuls. Certains portaient des messages tels que « pas de démocratie » ou des slogans anti-immigration. Plusieurs figures conservatrices avaient appelé à l’abstention pour dénoncer le duel inédit entre seulement deux candidates, une première depuis 1990.
Âgée de 68 ans, Catherine Connolly, députée depuis 2016 et ancienne avocate connue pour son franc-parler, succède à Michael Higgins, en poste depuis 2011. Soutenue par les Verts et le Sinn Féin, elle s’impose comme une figure critique du libéralisme économique et du rapprochement militaire avec l’OTAN. Défenseure de la neutralité irlandaise, elle s’est opposée à toute hausse des dépenses de défense et a condamné aussi bien l’invasion russe de l’Ukraine que « les abus de pouvoir américains ».
« Elle parle au nom des personnes ordinaires », confie Una Corcoran, une électrice de Galway, la ville natale de la nouvelle présidente.
Le Premier ministre Michael Martin a salué une victoire « importante pour la démocratie irlandaise » et promis de travailler avec la nouvelle cheffe de l’État. Mais plusieurs observateurs redoutent des frictions entre la présidente de gauche et le gouvernement dominé par les partis de centre droit Fianna Fail et Fine Gael, notamment sur les questions de politique étrangère et de logement.
Connolly, qui a également dénoncé « le génocide à Gaza », s’impose comme la première femme issue de la gauche indépendante à diriger l’État irlandais, dans un contexte de polarisation croissante sur l’immigration et l’identité nationale.



