Le Maroc prépare activement ses prochaines élections législatives prévues pour septembre 2026. Le gouvernement a adopté un ensemble de réformes électorales visant à renforcer la transparence du scrutin et à prévenir les dérives liées à l’usage du numérique et de l’intelligence artificielle.
Ces nouvelles dispositions, approuvées en Conseil des ministres, introduisent pour la première fois un cadre juridique strict contre la manipulation de contenus numériques, les « deepfakes » et la désinformation électorale automatisée. Tout individu diffusant, le jour du scrutin, des documents ou messages électoraux via les réseaux sociaux, plateformes numériques ou outils d’IA s’expose à une peine de trois à six mois de prison et une amende comprise entre 20 000 et 50 000 dirhams.
Le texte prévoit également jusqu’à cinq ans d’emprisonnement et 100 000 dirhams d’amende pour toute personne diffusant des montages audio ou visuels falsifiés, ou des rumeurs portant atteinte à la vie privée ou à la réputation d’un candidat. Ces sanctions s’appliquent aussi à toute tentative de manipulation du processus électoral par des moyens numériques.
Parallèlement, le projet de loi renforce les exigences d’éthique politique. Toute personne condamnée en première instance pour un crime ou en appel pour un délit sera désormais inéligible. Cette mesure vise, selon le gouvernement, à « élever le niveau d’intégrité et de moralité dans la vie publique » et à favoriser le renouvellement des élites politiques.
Autre innovation : les candidats de moins de 35 ans bénéficieront d’un financement public couvrant 75 % de leurs dépenses de campagne. Le porte-parole du gouvernement, Mustapha Baitas, y voit « un levier concret pour encourager les jeunes à s’engager politiquement », précisant que les indépendants auront également accès à ce dispositif.
Les réformes électorales comportent aussi une dimension de parité. Les circonscriptions régionales seront désormais réservées aux femmes, ce qui pourrait faire passer leur représentation au Parlement de 24 % à près de 35 % en 2026, selon les estimations du ministère de l’Intérieur.
Enfin, un texte distinct impose davantage de transparence dans la gestion financière des partis politiques, avec un encadrement renforcé des comptes et des financements publics.
Les Marocains seront appelés aux urnes en septembre 2026 pour élire un nouveau Parlement, dont le mandat est fixé à cinq ans. Les élections communales suivront en 2027.



