Le président gabonais Brice Clotaire Oligui Nguema a donné, jeudi à Libreville, le signal d’une nouvelle ère de gouvernance au Gabon. Il a ordonné le déclenchement d’une vaste opération nationale contre la corruption et l’impunité, au terme d’une réunion stratégique avec les plus hautes autorités judiciaires du pays.
Autour du chef de l’État se trouvaient le procureur général près la cour d’appel de Libreville, Eddy Minang, le premier président de la cour des comptes, Alex Euv Moutsiangou, ainsi que les ministres de la Justice, de l’Intérieur et de la Défense nationale. Cette rencontre, tenue au palais présidentiel, visait à donner un caractère opérationnel au principe de « tolérance zéro » que le président avait déjà proclamé au début d’octobre, à la rentrée solennelle des cours et tribunaux.
Selon le procureur général, le président a instruit les magistrats d’agir sans délai pour mettre fin à l’impunité. « Dans les prochains jours, des enquêtes seront ouvertes dans toutes les institutions et administrations où circule l’argent public », a-t-il indiqué. Ces investigations toucheront notamment les régies financières, les structures publiques et les établissements impliqués dans la gestion des fonds de l’État.
Oligui Nguema a également appelé à une meilleure coordination entre le parquet, les juges financiers et les services d’enquête, afin d’accélérer le traitement des dossiers de détournement et d’assurer des sanctions effectives. L’objectif, selon Eddy Minang, est clair : « faire du Gabon une République propre, libérée de la corruption, afin de restaurer la confiance des investisseurs et des citoyens ».
Le chef de l’État a réaffirmé qu’aucune protection ne sera accordée à quiconque serait reconnu coupable de malversations. « Ce sera la tolérance zéro. Personne ne sera à l’abri », a martelé le procureur général. Des audits et des investigations seront ainsi lancés dans tous les services publics.
Au-delà de la répression, cette initiative vise à rétablir la transparence dans la gestion publique et à ancrer la responsabilité comme pilier du renouveau institutionnel. Le gouvernement espère, par cette démarche, redorer l’image du pays, longtemps ternie par les scandales financiers, et ouvrir la voie à une Ve République fondée sur la probité, la justice et la redevabilité.



