À Nîmes, des inscriptions à caractère islamophobe ont été retrouvées sur les murs extérieurs d’une école maternelle, alors que l’établissement était fermé pour les vacances de la Toussaint. Selon le site local « Objectif Gard », les graffitis, réalisés à la bombe noire, affichaient des messages tels que « voile = FM = salafistes » et « hors d’Europe ». L’abréviation « FM » fait probablement référence aux Frères musulmans. Ces inscriptions établissent un amalgame direct entre le port du voile, la religion musulmane et certains mouvements politico-religieux, dans une logique de stigmatisation.
À ce jour, aucune enquête officielle n’a été annoncée et l’identité des auteurs reste inconnue. Les autorités locales n’ont pas publié de communiqué, et l’affaire a été révélée uniquement par la presse régionale. Ce type d’acte reflète un climat de tension autour de l’islam et de la laïcité en France, où les établissements scolaires sont souvent au cœur de controverses identitaires.
Le Collectif contre l’islamophobie en Europe (CCIE) a recensé 1 037 actes islamophobes en France en 2024, soit une augmentation de 25 % par rapport à 2023. Ces actes incluent agressions, menaces, profanations de lieux de culte et inscriptions injurieuses visant des personnes ou des symboles musulmans. Le ministère de l’Intérieur, pour sa part, a signalé 242 actes anti-musulmans en 2023, contre 121 en 2022, une progression nette qui concerne tant les personnes que les biens.
Le CCIE dénonce le manque de réaction des institutions et souligne le caractère « structurel » de l’islamophobie, souvent banalisée dans l’espace public et politique. Le politologue François Burgat estime que le climat médiatique et politique actuel facilite ces comportements et pointe « une ségrégation institutionnelle visant les musulmans en France ».



