À Paris, le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a souligné que le Royaume, sous l’impulsion de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, a engagé depuis 25 ans « une marche irréversible » vers l’égalité entre les femmes et les hommes. Il s’exprimait mercredi à l’ouverture de la 4e Conférence des diplomaties féministes, aux côtés de plusieurs chefs de diplomatie, dont les ministres français et espagnol.
M. Bourita a rappelé que les réformes menées au Maroc ont transformé non seulement le cadre juridique, mais aussi la mentalité d’une génération désormais attachée à l’équité comme socle de modernité. Le Royaume, membre du Groupe de politique étrangère féministe (FFP+), entend ainsi poursuivre une coopération internationale fondée sur les valeurs d’égalité et de respect des droits des femmes.
Le ministre a insisté sur la vision royale plaçant la promotion des droits des femmes au cœur des priorités nationales. Cette transformation interne s’est naturellement prolongée dans la diplomatie marocaine, désormais structurée autour d’une approche féministe axée sur la paix, la sécurité et le développement.
M. Bourita a rappelé que le Maroc a adopté en 2022 son premier Plan d’action national pour la mise en œuvre de la résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations Unies, prolongé jusqu’en 2026. Le Royaume compte parmi les dix premiers contributeurs mondiaux aux opérations de maintien de la paix, avec 120 femmes sur les 3 400 Casques bleus déployés.
Le Maroc, a-t-il ajouté, investit aussi dans la formation de médiatrices communautaires et d’observatrices électorales africaines, tout en promouvant un rôle accru des femmes dans la sphère religieuse à travers les « morchidates », prédicatrices formées pour lutter contre l’extrémisme.
Sur le plan diplomatique, M. Bourita a mis en avant la résolution portée par le Maroc au Conseil des droits de l’homme à Genève sur le thème « Femmes, diplomatie et droits de l’homme », ainsi que la présence croissante des femmes dans la diplomatie nationale : 43 % des effectifs du ministère, 47 % des postes de responsabilité centrale et 29 % des représentations à l’étranger sont aujourd’hui occupés par des femmes.
Le ministre a plaidé pour une diplomatie féministe universelle, fondée sur la co-appropriation et l’action concrète, afin de relier l’égalité des genres aux grands enjeux mondiaux comme la paix, le climat et le développement durable. Il a proposé la création d’un programme de formation commun au sein du FFP+ pour renforcer la coopération entre diplomates féminines du monde entier.
La Conférence, qui réunit à Paris plus de 450 participants issus d’une cinquantaine de pays, constitue, selon le Quai d’Orsay, une occasion pour les États de réaffirmer leur attachement à l’égalité, à la justice et à la défense des droits des femmes face à toute tentative de recul.