Le patron de presse sénégalais Madiambal Diagne a été arrêté mardi 21 octobre en France, à son domicile du Pecq, dans les Yvelines, avant d’être libéré sous contrôle judiciaire. Il fait l’objet d’un mandat d’arrêt international émis par la justice sénégalaise dans une affaire d’escroquerie présumée portant sur les deniers publics.
Selon ses avocats, la police française est intervenue pour exécuter le mandat alors que Madiambal Diagne, installé depuis près d’un mois en France après avoir quitté le Sénégal via la Gambie, faisait l’objet d’une interdiction de sortie du territoire. Présenté devant le parquet général de Versailles, il a été libéré en attendant l’examen au fond de la demande d’extradition déposée par Dakar.
Le juge a toutefois imposé plusieurs conditions : interdiction de quitter la France, obligation de remettre son passeport et de se présenter régulièrement à la police.
La procédure engagée au Sénégal découle d’un rapport de la Cellule nationale de traitement des informations financières (Centif) évoquant des transactions suspectes entre une société civile immobilière fondée par Madiambal Diagne et la société française Ellipse Projects, spécialisée dans la construction d’hôpitaux. Ces opérations, liées à un marché public d’envergure dans les secteurs de la santé et de la justice, porteraient sur plus de 32 millions d’euros.
L’affaire a également conduit à l’inculpation et à la détention de l’épouse et des deux fils du journaliste, associés dans la société immobilière, pour blanchiment de capitaux et association de malfaiteurs.
Ses avocats, dont Me William Bourdon, contestent fermement les accusations. Ils dénoncent dans un communiqué « le caractère totalement infondé » et « l’irrégularité manifeste » de la demande d’extradition. La cour d’appel de Versailles doit examiner le dossier le 28 octobre.
