À quelques jours du scrutin présidentiel du 25 octobre, le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) tire la sonnette d’alarme. Réunis à Abidjan, ses porte-paroles adjoints, Simon Doho et Yapo Calixe, ont fustigé un « verrouillage de l’espace politique » et dénoncé l’instauration progressive d’une « autocratie électorale » dans le pays.
Simon Doho a critiqué les décisions récentes du Conseil national de sécurité (CNS) et du ministère de l’Intérieur, accusés de suspendre toute forme de contestation politique. Il estime que la décision du 2 octobre 2025 interdisant les manifestations est « illégale » et contraire à la Constitution. « Le CNS n’a pas compétence pour restreindre les libertés publiques. C’est une attaque frontale contre le droit de manifester », a-t-il déclaré.
Le ministère de la Défense et celui de l’Intérieur ont, le 17 octobre, prolongé cette interdiction pour une durée de deux mois. Le préfet d’Abidjan avait déjà interdit les marches de l’opposition les 4 et 11 octobre, une décision jugée « discriminatoire » par le PDCI. « Une interdiction de marche ne peut se justifier que par une menace grave et précise à l’ordre public, pas sur des motifs politiques », a rappelé M. Doho.
Le PDCI considère que ces restrictions successives créent un climat répressif et portent atteinte à la crédibilité du processus électoral. Selon M. Doho, elles contribuent à « étouffer systématiquement toute expression démocratique ». Il souligne que la Côte d’Ivoire figure désormais au 107ᵉ rang sur 179 dans le classement du V-Dem Institute sur l’autocratie électorale.
Appelant au dialogue, il a lancé : « Il n’est jamais trop tard pour agir par le dialogue et construire un consensus électoral. »
Pour sa part, Yapo Calixe a dénoncé une campagne « dominée par la propagande » et « dépourvue de propositions concrètes ». Il a accusé le pouvoir en place d’avoir échoué à tenir ses promesses après quinze ans de gouvernance. « Le pays s’enfonce dans la pauvreté, la jeunesse est sous-employée, la santé publique reste un luxe et le système éducatif s’affaiblit », a-t-il regretté.
Le cadre du PDCI a également pointé une dette publique « abyssale » estimée à 35 000 milliards FCFA et une industrialisation « sans véritable transformation économique ». « La souveraineté alimentaire reste un mirage malgré les promesses répétées », a-t-il conclu, appelant à une alternance politique fondée sur la justice sociale et la transparence.



