Dix Sud-Coréens supplémentaires soupçonnés d’escroqueries en ligne ont été arrêtés lundi 20 octobre au Cambodge, a annoncé le ministre sud-coréen des Affaires étrangères, Cho Hyun. Cette opération fait suite au rapatriement récent de 64 ressortissants sud-coréens suspectés d’implication dans des centres de cyberfraude, arrêtés dès leur arrivée à l’aéroport d’Incheon. La police sud-coréenne a émis des mandats d’arrêt pour 59 d’entre eux, considérant leur détention « nécessaire », tandis que cinq autres ont été relâchés.
Selon Séoul, une véritable industrie de l’arnaque en ligne prospère en Asie du Sud-Est, et le Cambodge constitue un point névralgique. Les victimes, souvent attirées par de fausses offres d’emploi promettant des salaires élevés, sont parfois séquestrées et contraintes de participer à ces fraudes. Deux Sud-Coréens ayant signalé avoir été détenus contre leur gré ont également été secourus récemment.
Le gouvernement tente par ailleurs de localiser quelque 80 ressortissants portés disparus au Cambodge. Jusqu’en août, environ 550 Sud-Coréens étaient signalés disparus ou détenus dans le pays. Le conseiller à la Sécurité nationale sud-coréenne, Wi Sung-lac, estime à environ 1.000 le nombre de Sud-Coréens travaillant dans ces centres et à 200.000 le total de personnes impliquées dans cette industrie criminelle en Asie du Sud-Est, un chiffre difficile à vérifier.
Cette affaire a suscité l’indignation en Corée du Sud, notamment après la découverte début octobre du corps d’un jeune ressortissant retrouvé mort au Cambodge, victime de sévices graves. Les autorités sud-coréennes ont dépêché une équipe d’intervention conjointe pour gérer cette crise croissante d’escroqueries et de séquestrations.