La Türkiye intensifie ses relations avec l’Afrique à travers une coopération économique et technique de plus en plus structurée. Les échanges bilatéraux et multilatéraux se multiplient, notamment dans le cadre du Forum d’Affaires Türkiye-Afrique, symbole d’une volonté commune de franchir un nouveau cap dans les relations entre Ankara et le continent.
Parmi les voix qui illustrent cette dynamique figure celle du Dr Bassirou Bandé, architecte et ingénieur civil ivoirien formé en Türkiye. À la tête du cabinet AURA Architectes à Abidjan, il estime que ce partenariat entre dans une phase de maturité. « J’ai découvert en Türkiye une culture de rigueur, de discipline et d’efficacité. Cette approche influence aujourd’hui ma manière de travailler et d’enseigner », confie-t-il.
Selon lui, la Türkiye s’impose désormais comme un acteur crédible du développement des infrastructures africaines grâce à ses entreprises compétitives et à son savoir-faire reconnu. Il plaide pour un renforcement des partenariats public-privé entre les entreprises turques et les États africains, estimant que « la combinaison de la maîtrise turque et des besoins africains ouvre un potentiel immense de coopération gagnant-gagnant ».
Ankara ambitionne d’atteindre un volume d’échanges commerciaux de 50 à 75 milliards de dollars avec l’Afrique. Un objectif que Dr Bandé juge réaliste : « Avec près de 40 milliards déjà atteints et une diplomatie économique active, c’est une cible à notre portée. »
Mais au-delà des chiffres, il insiste sur la dimension humaine de ce partenariat. La TIKA, agence turque de coopération, les Bourses de la Türkiye et la Fondation Maarif jouent un rôle majeur dans la formation de jeunes Africains et le renforcement des liens culturels et éducatifs entre Ankara et le continent. Depuis 1992, plus de 15 000 étudiants africains ont bénéficié des programmes de bourses turques.
Pour Dr Bandé, cette nouvelle génération de professionnels africains formés en Türkiye représente le socle humain de la coopération future : « Nous parlons la même langue : celle de l’efficacité, de la confiance et du partenariat. C’est ce qui fera la différence dans les décennies à venir. »
Reconnaissant envers le peuple turc et sa vision d’ouverture, il conclut en invitant les opérateurs africains à s’intéresser davantage à ce pays d’Asie mineure : « La Türkiye peut paraître lointaine, mais elle est en réalité très proche de nous. »