Le gouvernement ivoirien a décrété, vendredi, une interdiction temporaire des rassemblements politiques sur l’ensemble du territoire national. La mesure, prise par arrêté conjoint du ministère de l’Intérieur et de la Sécurité, s’étendra sur une période de deux mois.
Selon le texte officiel consulté par Anadolu, cette interdiction concerne « les meetings et manifestations publiques des partis ou groupements politiques », sauf ceux inscrits dans le cadre du processus électoral de la présidentielle prévue le 25 octobre 2025. Toute infraction à cette décision expose les contrevenants à des poursuites judiciaires.
Cette mesure intervient dans un contexte de fortes tensions politiques, marqué par des mobilisations répétées de l’opposition depuis le 11 octobre contre la candidature du président Alassane Ouattara à un quatrième mandat. Le Parti des peuples africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI), proche de l’ancien président Laurent Gbagbo, a dénoncé une répression violente de ces manifestations, faisant selon lui deux morts — dont un enfant —, plusieurs blessés et plus de 700 arrestations, dont 65 suivies de mandats de dépôt.
Face à cette situation, le Conseil national des droits de l’homme (CNDH) a exhorté les acteurs politiques à la retenue et demandé l’ouverture d’enquêtes sur les violations présumées des droits humains. L’institution a également invité les autorités à garantir la sécurité des citoyens et à préserver un climat propice à une élection présidentielle apaisée.
Candidat à sa propre succession, le président Ouattara, au pouvoir depuis 2010, fait face à une opposition divisée mais déterminée à contester sa candidature. En prévision du scrutin, le Conseil national de sécurité a mobilisé 44 000 agents pour assurer le maintien de l’ordre, tandis que plusieurs rassemblements ont déjà été dispersés à Abidjan et dans d’autres villes du pays.