Soixante-quatre Sud-Coréens, suspectés de participer à des centres d’arnaques en ligne au Cambodge, ont été rapatriés samedi 18 octobre par un vol affrété par Séoul. À leur arrivée à l’aéroport d’Incheon, ils ont été arrêtés à bord de l’avion et placés en garde à vue. La police a indiqué que le groupe comprenait des « participants volontaires et involontaires » à des escroqueries, notamment des arnaques sentimentales et du phishing vocal.
Une délégation sud-coréenne conduite par la vice-ministre des Affaires étrangères, Kim Jina, avait rencontré le Premier ministre cambodgien Hun Manet pour coordonner le rapatriement et renforcer la lutte contre la cybercriminalité transnationale. Selon les autorités sud-coréennes, environ 1.000 ressortissants sud-coréens travailleraient dans ce type de centres au Cambodge, souvent attirés par des offres d’emploi frauduleuses. Certaines victimes sont contraintes, séquestrées et parfois torturées lorsqu’elles ne répondent pas aux exigences des réseaux criminels.
Cette industrie illégale, évaluée à plusieurs milliards de dollars, implique des milliers de personnes de différentes nationalités. Depuis fin juin, la police cambodgienne a arrêté 3.455 suspects de fraude en ligne, traduit plusieurs dizaines de meneurs en justice et expulsé plus de 2.800 étrangers. Amnesty International dénonce l’ampleur massive des exactions, allant du travail forcé à la torture.
La police sud-coréenne mènera une enquête conjointe sur la mort d’un étudiant sud-coréen, retrouvé début août dans un pick-up au Cambodge, dont l’autopsie a révélé de graves sévices corporels.
