Bénin : voici l’intégralité de la déclaration de l’He Michel SODJINOU de ce dimanche 19 octobre

Dans une déclaration détaillée du 19 octobre 2025, il dénonce la falsification de sa fiche de parrainage, critique le leadership et les choix stratégiques du président Boni Yayi, et s’oppose à la désignation du candidat Renaud Agbodjo. À travers ses propos, Sodjinou appelle à une politique fondée sur la transparence, le mérite et le respect des règles internes, tout en exprimant sa profonde inquiétude pour l’avenir du parti et de la démocratie interne.

 

Déclaration de l’Honorable Michel François Oloutoyé SODJINOU,
Coordonnateur de la 19e Circonscription électorale du parti Les Démocrates
Dimanche 19 octobre 2025
Chers compatriotes,
Chers militants du parti Les Démocrates,
Mesdames et Messieurs de la presse,
Je prends la parole ce jour, dimanche 19 Octobre 2025, non pour répondre aux injures
et aux affabulations, mais par devoir de vérité envers le peuple béninois. Le temps de
la politique menée dans l’ombre et du mensonge organisé est révolu.
Mon propos va donc s’articuler en trois phases.
1. La preuve de la mauvaise foi des responsables du parti LD
Avant-hier, vendredi 17 octobre 2025, le parti Les Démocrates, par le biais d’un
huissier de justice, puis du candidat désigné, M. Renaud Agbodjo, a tenté de notifier
à la CENA un formulaire de parrainage portant mon nom. L’issue, que tout esprit
éclairé prévoyait, fut sans appel.
Ceci démontre que l’urgence de leur action ne visait qu’à dissimuler l’inconduite et la
mauvaise foi qui a cours depuis des semaines.
Rappelons la chronologie des faits. À la date du 2 septembre dernier, alors qu’il n’y
avait aucun consensus et aucun débat ouvert sur la désignation du candidat au sein du
parti, ma fiche de parrainage a été remplie au nom de Maître Renaud Agbodjo.
Comprenez-vous la gravité de cet acte ? Sans mon avis, sans mon consentement, on a
rempli ma fiche ! Cela confirme que la direction du parti avait tout planifié pour que
Maître Agbodjo soit, in fine, désigné, justifiant a posteriori une démarche frauduleuse.
Plus grave encore. Non seulement ce parrainage n’est plus valide, mais il a été
purement et simplement falsifié à dessein. Je le dis publiquement aujourd’hui : tous les
éléments sont réunis et me fonderaient légitimement à déposer plainte pour
falsification de document, faux et usage de faux contre les prétendus bénéficiaires,
c’est-à-dire M. Agbodjo et M. Lodjou, ainsi que contre le Président du parti lui-même.
Néanmoins, je ferai preuve de retenue et d’indulgence cette fois-ci. J’estime que le parti
Les Démocrates a déjà suffisamment de problèmes, pour lui en rajouter celui de
l’exposition, devant l’opinion nationale et les tribunaux, des inconvenances notoires
de quelques-uns de ses cadres. De plus, avec eux, au fond, j’ai toujours entretenu des
relations courtoises et respectueuses qui se passeraient bien de cet ultime supplice.
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2. Contre les dérives du leadership
Je suis un homme de principe et d’idéal politique. Têtu pour certains, je suis prêt à me
battre jusqu’au bout pour défendre mes convictions, et, dans le cas d’espèce, l’idée que
je me fais de la justice en politique.
J’entends les chuchotements. J’entends les insinuations ridicules selon lesquelles
j’aurais « pactisé avec Patrice Talon ». Laissez-moi être clair : je n’ai jamais rencontré
Patrice Talon, si ce n’est dans les manifestations officielles. Attribuer ma démarche à
une quelconque connivence relève de l’absurdité la plus totale. Cette attitude n’est que
le déni de nos responsables, qui refusent une fois encore de se regarder dans le miroir
pour apercevoir leurs égarements et leurs propres fautes.
Mon combat est pour la démocratie interne. Mon combat est pour notre idéal
démocratique. Pour cette raison, je ne pouvais cautionner les logiques exclusionnistes
du président Boni Yayi, ni ses méthodes de gouvernance rétrogrades qui asphyxient
l’expression démocratique au sein de notre formation politique.
Mon appréhension sur ce processus de désignation ne date pas d’hier. J’ai toujours
milité, et c’est un secret de polichinelle, pour le Président Éric Houndété, un homme
dont la légitimité au sein du parti est incontestable.
Aujourd’hui, on nous impose finalement mon frère Renaud Agbodjo – je n’ai rien
contre lui – avec pour seuls critères qu’il est de Savè et neveu de Boni Yayi. Aucun
critère objectif de mérite ou de consultation réelle ne justifie ce choix si ce n’est le
simulacre de commission aux ordres qui a été mis sur pied et téléguidé par le président
Boni Yayi. Je ne fais que dire à haute voix ce que la majorité des députés Les
Démocrates pensent dans le secret de leurs réflexions sur la gestion du parti.
Permettez-moi une dernière observation sur mon jeune frère, Maître Renaud
Agbodjo. C’est amusé et consterné que j’ai pris acte de sa sortie, en date du samedi 18
octobre 2025, durant laquelle il s’est permis d’insinuer que j’aurais « disparu » et qu’ « à
ce jour, personne n’a vu Sodjinou Michel « .
Comment peut-il s’aventurer sur un terrain aussi glissant quand il sait pertinemment
que malgré mon silence, j’ai continué de vaquer à mes occupations habituelles à mon
domicile, que je suis allé retirer en personne ma seconde fiche de parrainage à la
CENA, quand il sait que j’ai rendu publique ma déclaration du jeudi 16 octobre 2025
– qui, soit dit en passant, a inspiré le lendemain une contrefaçon à laquelle je ne
m’associe pas. Comment peut-il à ce point se méprendre sur la vérité des faits, lui qui
sait que plusieurs cadres du parti, y compris notre aîné Sacca Fikara, se sont rendus à
mon domicile pour me rencontrer ? Sans compter que d’autres, y compris lui-même,
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sont constamment restés en contact avec moi par téléphone ces derniers jours ! Il
suffit de consulter l’historique de nos conversations sur les applications de messagerie
instantanée pour en avoir le cœur net.
Voilà l’illustration parfaite des inconséquences de mon jeune frère, celui d’entre nous
qui était pressenti pour porter les couleurs du parti. C’est pathétique.
Avec le recul et l’évidence de ces manœuvres, tout ceci me conforte dans ma position.
Je suis davantage convaincu, et j’en rends grâce à Dieu, d’avoir fait le choix juste en
n’accordant pas mon parrainage à Maître Renaud Agbodjo.
3. Le choix délibéré du président Boni Yayi de sacrifier le parti
Contrairement à ce qui est propagé, lorsque j’ai retiré ma fiche de parrainage, j’ai
clairement indiqué par écrit au Président du parti que je restais ouvert au dialogue.
Le Président Boni Yayi, avec qui je me suis entretenu par personne interposée, entre
le retrait de ma nouvelle fiche de parrainage et l’expiration du délai de dépôt des
dossiers, savait pertinemment que j’étais disposé à remettre cette fiche de parrainage,
pourvu qu’une solution de consensus respectueuse des règles internes et du bon sens
soit trouvée.
Pourtant, face à l’ultimatum, il a préféré sacrifier le parti et sa participation aux
élections sur l’autel de ses ambitions, en maintenant l’imposition de Maître Renaud
Agbodjo.
C’est donc le président Boni Yayi qui est responsable à part entière de la
disqualification du parti Les Démocrates à l’élection présidentielle par défaut de
parrainage. C’est triste pour notre formation politique qui ne mérite pas ce genre de
leader.
Je suis en colère ! Profondément en colère. Cette politique, menée par Boni Yayi, est d’un autre
âge. Elle est celle des intrigues, du clanisme et du mépris de la base.
Je pense qu’il est temps de tourner la page. Il est temps de faire la politique autrement, avec
transparence, respect du mérite, et une véritable orientation vers le service du peuple et de notre
pays. L’avenir du Bénin mérite mieux que les calculs personnels et les méthodes désuètes.
Je vous remercie.
Michel François Oloutoyé SODJINOU
Coordonnateur de la 19e Circonscription Électorale – Parti Les Démocrates

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