Exclu de la présidentielle du 12 octobre, l’opposant camerounais Maurice Kamto a appelé vendredi au respect du choix des électeurs et à la retenue des autorités, alors que le dépouillement des résultats suscite des tensions et que les accusations de fraude se multiplient.
Dans une déclaration publiée sur ses réseaux sociaux, Kamto a insisté : « Les résultats officiels attendus doivent correspondre au choix des électeurs camerounais exprimés en conscience dans les urnes », plaidant pour le respect du verdict des urnes.
L’opposant dénonce une montée de la tension « dangereuse » depuis le scrutin, due à des « actes et comportements répréhensibles » pouvant compromettre l’issue finale du processus électoral. Il met en garde contre le risque de confrontations violentes dans un pays déjà confronté à la pauvreté, aux conflits armés dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, ainsi qu’aux attaques de Boko Haram à l’Extrême-Nord.
Kamto exhorte les autorités à faire preuve de « discernement et de la plus grande retenue » et à ne pas assimiler à des « malfrats » les citoyens ayant voté pacifiquement. « Ceux qui menacent l’ordre public sont ceux qui cherchent à modifier la parole des urnes », rappelle-t-il, soulignant que le Cameroun, « nation commune », ne peut se permettre de nouvelles divisions.
Le Conseil électoral a validé jeudi la composition de la Commission nationale de recensement général des votes, chargée du dépouillement et présidée par Essombe Emile du Conseil constitutionnel. L’instance compte 33 membres, incluant magistrats, représentants de l’administration, membres d’Elections Cameroon (ELECAM) et délégués des partis en compétition.
Malgré cette organisation, le climat post-électoral reste tendu. Le candidat du Front pour le salut national du Cameroun (FSNC), Issa Tchiroma Bakary, revendique la victoire avec « plus de 80 % des voix » et accuse les autorités de pressions sur ses représentants régionaux. Le ministre de l’Administration territoriale, Atanga Nji Paul, a dénoncé une « imposture » et rappelé que seul le Conseil constitutionnel est habilité à proclamer les résultats officiels, attendus d’ici au 26 octobre.