La veillée organisée en hommage à l’ancien Premier ministre kényan Raila Odinga a tourné à la tragédie jeudi, après que la police a ouvert le feu pour disperser la foule au stade Kasarani, à Nairobi. Quatre personnes ont été tuées et plusieurs dizaines blessées, selon les autorités.
Les incidents se sont produits lorsque des milliers de partisans, submergés par l’émotion, ont franchi les barrières de sécurité pour accéder à la tribune principale. Les forces de l’ordre affirment avoir tiré en l’air pour contenir la foule, mais des témoins et des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux montrent des tirs nourris ayant provoqué la panique et des scènes de piétinement.
Les images des victimes, criblées de balles, circulent largement en ligne, alimentant l’indignation dans le pays. Le drame intervient au lendemain du décès d’Odinga, survenu au Kerala, en Inde, à la suite d’un arrêt cardiaque alors qu’il suivait un traitement ayurvédique.
Face à l’émotion nationale, le président William Ruto a décrété la journée de vendredi fériée en hommage à l’ancien leader de l’opposition, figure emblématique de la lutte pour la démocratie au Kenya. Les funérailles d’État sont prévues dimanche à Bondo, son village natal situé à 420 kilomètres à l’ouest de Nairobi.
Des milliers de Kényans s’étaient déjà massés à l’aéroport international Jomo Kenyatta pour accueillir la dépouille. Certains ont envahi le tarmac, grimpé sur les passerelles et pénétré dans les avions stationnés pour apercevoir l’appareil transportant le corps d’Odinga, contraignant les autorités aéroportuaires à suspendre temporairement les vols.
Dans tout le pays, les veillées se poursuivent. À Nairobi comme dans les grandes villes de l’ouest, des foules allument des bougies, entonnent des chants de libération et agitent des branches, symbole de deuil et de cohésion dans la communauté Luo. Le Kenya pleure un homme dont le combat pour la justice et la démocratie aura marqué plus de quatre décennies de vie politique.
