L’Union africaine (UA) a suspendu, mercredi 15 octobre 2025 la République de Madagascar de toutes ses instances, à la suite du renversement du gouvernement par l’armée la veille. La décision a été prise à Addis-Abeba au cours d’une session d’urgence du Conseil de paix et de sécurité, consacrée à la crise politique qui secoue la Grande Île.
Dans un communiqué publié à l’issue de la 1306ᵉ réunion du Conseil, l’organisation continentale a fermement condamné la prise de pouvoir par les militaires, la qualifiant de « changement anticonstitutionnel de gouvernement ». Elle a réaffirmé son principe de « tolérance zéro » à l’égard des coups d’État et rejeté catégoriquement toute tentative d’usurpation du pouvoir en dehors des voies légales.
En conséquence, la participation de Madagascar à toutes les activités, organes et institutions de l’Union africaine est suspendue « avec effet immédiat », jusqu’au rétablissement de l’ordre constitutionnel.
L’UA appelle les forces armées malgaches à « respecter sans condition le principe du constitutionnalisme » et à s’abstenir de toute ingérence dans le processus politique. Elle avertit que des sanctions ciblées seront prises contre les auteurs et soutiens du coup d’État si les exigences de retour à la légalité ne sont pas respectées.
Pour restaurer la gouvernance civile, l’organisation panafricaine préconise la mise en place rapide d’un gouvernement de transition dirigé par des civils, ainsi que l’organisation d’élections libres et crédibles. Elle a par ailleurs annoncé son intention de coopérer étroitement avec la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) afin d’accompagner le pays dans ce processus.
L’UA exhorte enfin la population malgache à la retenue et au dialogue national pour préserver la stabilité.
Depuis le 25 septembre, Madagascar traverse une grave crise politique déclenchée par les manifestations menées par la jeunesse dite « Gen Z ». La situation s’est aggravée le 14 octobre, lorsque des militaires du CAPSAT ont rejoint les manifestants et proclamé la création d’un directoire militaire en l’absence du président Andry Rajoelina, qui dénonce pour sa part une « tentative de coup d’État ».