Eric Louis HOUNDETE
Député à l’Assemblée nationale
1er vice-président du parti les Démocrates
Cotonou, le 15 octobre 2025
A mon frère et ami Michel SOJDJINOU
Depuis 15 jours au moins, je n’ai pas eu l’occasion de parler avec toi. Michel!
En particulier, depuis le jour où tu as envoyé ton exploit d’huissier au président du parti pour réclamer ta fiche de parrainage, mes nombreuses tentatives pour rentrer en contact avec toi sont restées vaines. Tu ne décroches pas au téléphone, tu ne rappelles pas ou carrément ton téléphone ne passe pas. Je me suis porté à ton domicile en délégation à deux reprises la première fois, le 13 octobre avec l’honorable OGBON Djiman et la deuxième fois, le 14 octobre au petit matin après les travaux du Conseil National, avec le Ministre AKADIRI, le Président LODJOU, Maitre FADE, madame SAKA SERO Gnanki et madame SAKA SALEY Jihane. J’ai aussi fait le tour de quelques-uns de tes amis que je connais dont une fois, avec les honorables OGBON et HOUNMENOU. Je ne désespère pas de pouvoir te parler le plus tôt possible. J’en ai besoin dans l’intérêt de la Nation.
Je dois reconnaître que le 2 septembre 2025, lorsque nous avons retiré les parrainages à la CENA, tu avais déjà exprimé tes appréhensions. Tu avais pris la décision de ne pas remettre le tien, ou de ne le remettre que lorsque tu aurais été d’accord sur le candidat choisi. C’est moi qui t’avais supplié de le remettre et de faire confiance aux instances de notre parti. Je te remercie de m’avoir écouté.
Avec la tournure que prennent les évènements aujourd’hui, et vu ton refus de me parler. je comprends que tu crains que je ne réussisse à nouveau à te convaincre de remettre le parrainage.
Parce que nous sommes députés au nom du parti, nous avons reçu les parrainages en son nom et notre engagement politique nous enjoint de les mettre à sa disposition. Toutefois, je te reconnais le droit d’exercer ta liberté et de parrainer qui tu veux.
Je rappelle que toi et moi sommes des amis d’enfance, nous avons grandi ensemble. Même lorsque nos chemins ont divergé à un moment donné moi dans l’Union fait la Nation et toi dans les FCBE – cela n’a pas altéré notre amitié et notre fraternité. Lorsque nous nous sommes retrouvés à nouveau au parti Les Démocrates, cela nous a davantage rapprochés.
Je sais quelles ont été tes frustrations pour toutes les contrariétés voire les humiliations inutiles nourries et entretenues par certains de nos camarades du parti à mon endroit. Je sais qu’à titre personnel, tu as souffert également des agissements de certains camarades de ta circonscription électorale et de la coordination nationale pour notre proximité.
Je voudrais simplement te rappeler que ce qui nous a unis au sein du parti Les Démocrates est au-delà de notre fraternité et de notre amitié. Il s’agit du destin de tout un peuple, car notre parti, que nous avons créé ensemble, s’est engagé à faire renaître notre démocratie, à reconquérir nos droits et nos libertés et à réconcilier le peuple béninois.
Mon frère Michel, je suis heureux et fier de savoir que tu aurais pris fait et cause pour moi. Tu aurais conditionné ton parrainage à ce que le choix du candidat soit fait sans manœuvre d’exclusion et porte sur une personnalité du parti que tu juges plus apte. Je suis tout aussi peiné que cette proposition ait déclenché des menaces de démission et de retrait de parrainage.
Je voudrais te dire que nous devons transcender ces divergences, penser à notre parti, penser à la République, penser aux filles et aux fils de ce pays. C’est pour cela que je viens très humblement me mettre à tes genoux pour te supplier de remettre le parrainage au parti. Je sais que c’est difficile pour toi, mais l’histoire nous interpelle et le Bénin tout entier nous regarde. Nous avons le devoir d’être à la hauteur des attentes du peuple. Car il ne devrait pas être dit que la non remise de ton parrainage a empêché qu’une compétition saine se passe dans l’intérêt du pays.
Appelle-moi mon frère et parlons-nous.
Dieu te protège et protège notre pays.
Ton collègue, frère et ami, Eric.
Eric Louis HOUNDETE