Face à la montée des tensions à Antananarivo, le Premier ministre Ruphin Fortunat Zafisambo a appelé samedi soir à la retenue et au dialogue. Ce message intervient alors que le Capsat, unité technique des armées, affiche ouvertement son soutien aux manifestants réclamant le départ du président Andry Rajoelina.
« Nous travaillons avec les forces armées, la police et la gendarmerie pour que les manifestations restent pacifiques. Toute violence est inacceptable », a déclaré le chef du gouvernement, exhortant citoyens et forces de sécurité à protéger les biens publics et à privilégier le dialogue pour restaurer la stabilité.
Le colonel Mikaël Randrianirina, chef du Capsat, a confirmé à Réunion Première que son unité « répond à l’appel du peuple », tout en niant toute intention de coup d’État. Le général Lylison René, présent sur la place du 13 Mai, a dénoncé la mort d’un soldat tué par balle et a exigé la fin des tirs contre civils et militaires.
De son côté, le général Jocelyn Rakotoson, chef d’état-major de l’armée de terre, a appelé à la désescalade. Ce positionnement du Capsat rappelle celui de 2009, lors de la chute du président Marc Ravalomanana, bien que les responsables militaires assurent vouloir éviter tout basculement institutionnel.
La présidence a tenu à rassurer : le président Andry Rajoelina n’a pas quitté le pays et continue de gérer les affaires de l’État aux côtés du Premier ministre.
Selon l’ONU, les manifestations ont déjà fait au moins 22 morts depuis leur déclenchement. Malgré les tensions, des milliers de manifestants ont pu accéder pacifiquement à la place du 13 Mai, encadrés par des éléments de l’armée.