La scène politique française s’envenime. Sébastien Lecornu, Premier ministre démissionnaire, a fixé un ultimatum aux Républicains : ils doivent décider ce mercredi soir s’ils acceptent de rejoindre un gouvernement d’union avec la majorité macroniste. À défaut, avertit-il, le pays pourrait se retrouver avec un Premier ministre de gauche ou même une dissolution de l’Assemblée nationale. Laurent Wauquiez a relayé cette menace lors d’une visioconférence avec les députés LR.
Selon Lecornu, l’objectif est de recomposer une majorité autour d’un « socle commun », une alliance entre la macronie et la droite républicaine, afin d’éviter une impasse institutionnelle et de contrer une coalition de gauche susceptible de revendiquer Matignon.
Mais la position du gouvernement est ferme : il souhaite un « retour à la situation de dimanche », c’est-à-dire un feu vert des parlementaires LR pour participer au gouvernement, une ouverture que certains avaient envisagée avant que Bruno Retailleau, chef du parti, ne rejette toute alliance avec la majorité présidentielle.
Face à cette pression, Wauquiez a appelé à une décision collective avec Retailleau. Les divisions internes au sein de LR sont profondes. Certains députés craignent qu’un refus conduise à une dissolution, ce qui mettrait en danger leur réélection, notamment pour ceux élus de justesse face au Rassemblement national.
Invité du 20 heures sur France 2, Bruno Retailleau a maintenu sa ligne de fermeté : aucun gouvernement dirigé par un proche d’Emmanuel Macron et aucun Premier ministre de gauche. Une posture qui séduit la base militante mais place LR dans une situation délicate : résister et risquer l’échec, ou accepter une fusion politique perçue comme une capitulation.
Entre exigence de cohérence et survie parlementaire, la droite française se retrouve confrontée à sa traditionnelle crise d’identité, sous la pression d’un exécutif maîtrisant habilement l’art du dilemme institutionnel.
