Le Congrès tchadien a validé ce vendredi la révision de la Constitution de la 5ᵉ République, promulguée le 29 décembre 2023. Sur 257 parlementaires, 236 ont voté pour, 3 se sont abstenus et aucun n’a voté contre, l’opposition ayant quitté la salle avant le scrutin.
La réforme majeure porte sur le mandat présidentiel, désormais fixé à sept ans, la suppression du nombre limité de mandats et l’autorisation pour le Président sortant de se représenter indéfiniment. Elle permet également au chef de l’État d’occuper des fonctions au sein d’un parti politique.
Pour l’opposition, cette révision constitue un passage en force destiné à verrouiller le pouvoir et affaiblir la jeune démocratie tchadienne. Le Sénateur Mbaigolmem Sébastien a dénoncé un « crucifiement du Tchad » et comparé le comportement de la majorité à celui de Ponce Pilate, tandis que le député Béral Mbaikoubou a qualifié la réforme de « tailladage constitutionnel pour servir des caprices politiques ».