Savoie (France) : des milliers de vaches bloquées en alpage à cause d’une épizootie

 

 

En Savoie, entre 2.800 et 4.000 vaches, principalement venues du sud de la France pour profiter des pâturages alpins, restent bloquées en alpage à cause de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC), une maladie affectant le bétail depuis fin juin dans le Nord des Alpes françaises. La transhumance habituelle prévue autour du 20 septembre a été interdite par un arrêté préfectoral, en vigueur jusqu’au 21 octobre et reconductible si de nouveaux cas sont détectés.

Le gel s’installe progressivement en altitude et les étables locales manquent de place pour accueillir toutes ces bêtes supplémentaires, qui viennent s’ajouter au cheptel savoyard de 170.000 vaches. Certaines d’entre elles, bloquées à 2.600 m, sont sur le point de mettre bas et exposées aux risques liés au froid, aux chutes et aux attaques de loups.

Mathieu Fechoz, éleveur à Mercury près d’Albertville, accueille temporairement 80 vaches venues des Alpes de Haute-Provence, en attendant leur descente prochaine dans la vallée. Il souligne toutefois que cette solution ne pourra durer que jusqu’à fin octobre avant l’arrivée des neiges, et qu’un hébergement en bâtiment sera nécessaire.

Saisie de la situation, la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, a annoncé la création de places d’accueil d’urgence dans les lycées agricoles de la zone et une aide de deux euros par jour pour chaque animal. Ces mesures restent insuffisantes face au nombre de bovins concernés et aux coûts supplémentaires pour les éleveurs, qui doivent gérer le foin, l’eau, le travail accru et des salaires prolongés pour les bergers.

Depuis fin juin, 79 foyers de DNC ont été recensés en France. Les troupeaux touchés, soit 1.700 têtes, ont été abattus conformément au protocole sanitaire. La maladie semble désormais reculer vers le Nord, laissant entrevoir un possible déclassement du Sud de la zone réglementée, ce qui permettrait aux éleveurs de récupérer leurs animaux.

Face à cette situation, les éleveurs font preuve de solidarité pour accueillir les bovins supplémentaires. Cédric Laboret, président de la chambre d’agriculture Savoie-Mont-Blanc, rappelle que l’élevage se fait avec du vivant et sous l’influence de la météo, et que les décisions administratives doivent tenir compte de ces réalités.

 

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