Le ministre polonais des Affaires étrangères, Radoslaw Sikorski, a qualifié la situation à Gaza de « terrible tragédie », mais a estimé qu’elle ne correspondait pas à la définition du génocide. Dans une interview à la radio polonaise mardi, Sikorski a réagi à la décision récente de la Commission d’enquête des Nations unies accusant Israël de génocide dans la bande de Gaza. Il a souligné la nécessité de manier ce terme avec précaution.
« Le génocide désigne l’extermination délibérée et intentionnelle d’un groupe ethnique. Si Israël avait vraiment l’intention de commettre un génocide, cela prendrait une semaine ou deux », a-t-il expliqué. Selon lui, le conflit actuel résulte d’une attaque terroriste du Hamas contre Israël et entraîne tragiquement un nombre catastrophique de victimes civiles, mais ne constitue pas un génocide.
Sikorski a également évoqué le député d’opposition Franciszek Sterczewski, présent sur une flottille humanitaire attaquée en mer alors qu’il acheminait de l’aide à Gaza. Il a rappelé que la législation polonaise n’obligeait pas à participer à ce type de mission et que toute initiative était à « ses propres risques ». Sterczewski a insisté sur le devoir moral des députés de défendre les droits de l’homme et a appelé le gouvernement à soutenir les Palestiniens plutôt qu’à « leur envoyer la facture ».
Depuis l’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, l’armée israélienne a tué plus de 66 000 Palestiniens, majoritairement des femmes et des enfants. Les bombardements ont rendu Gaza inhabitable, provoquant famine et maladies. La Cour pénale internationale a émis des mandats d’arrêt contre Netanyahu et l’ancien ministre de la Défense Yoav Gallant pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité, tandis qu’Israël fait également face à une procédure pour génocide devant la Cour internationale de justice.
