L’État ivoirien investit chaque année près de 43 milliards de Fcfa dans les bourses pour soutenir les études des jeunes, mais souhaite optimiser ces ressources afin d’en tirer un véritable retour pour le développement national. Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Adama Diawara, a présenté, lundi 29 septembre 2025, lors de la 13e édition de CGECI Academy, sa stratégie pour réduire l’exode des talents formés à l’étranger.
Il a rappelé qu’entre 1960 et 2011, seulement huit Ivoiriens sont revenus de l’École polytechnique de Paris après y avoir été formés. Depuis l’arrivée du président Alassane Ouattara, entre 2016 et 2025, 58 Ivoiriens ont intégré cette école, dont 43 issus de l’INHB, mais un seul est revenu au pays. De même, l’an dernier, 56 étudiants ivoiriens ont suivi des formations à HEC en France, sans qu’aucun ne retourne en Côte d’Ivoire.
Face à ce constat, le ministre Adama Diawara a annoncé de nouvelles mesures pour encadrer les bourses : seuls les étudiants admis à X Polytechnique et HEC bénéficieront désormais d’un financement sans condition de retour, tandis que ceux inscrits dans d’autres écoles devront signer un engagement de retour au pays sous peine de remboursement des fonds alloués.
L’objectif est de limiter l’exportation des compétences et de renforcer la formation nationale. « Si nécessaire, nous ferons venir des enseignants de haut niveau ici pour former nos étudiants. Cela coûtera moins cher et permettra de former davantage de jeunes, tout en positionnant la Côte d’Ivoire comme un hub régional », a expliqué le ministre.
Avec ces mesures, le gouvernement entend à la fois valoriser l’investissement public dans l’éducation et renforcer le capital humain pour le développement économique et social du pays.