Les écoles de conduite traditionnelles se mobilisent ce lundi 29 septembre à Paris pour dénoncer le manque de places à l’examen du permis de conduire. Elles prévoient un rassemblement place de la République et une grève nationale. Selon Benjamin Panis, président de l’Unic, le mouvement devrait être largement suivi. Les organisations syndicales souhaitent également être reçues par Matignon, précise Patrick Mirouse, président de l’Unidec et dirigeant du réseau ECF.
Les plateformes d’auto-écoles en ligne n’interrompent pas leur activité mais affichent leur soutien à la mobilisation, indique Edouard Rudolf, président de la Fenaa et fondateur d’« En voiture Simone ». Le manque de places d’examen rallonge considérablement les délais, en particulier en Île-de-France où l’attente peut atteindre huit mois. Un candidat comme Enguerrand de Boissieu, avocat de 30 ans, a dû patienter quatre mois avant de pouvoir passer son permis, alors qu’il en avait besoin pour des raisons professionnelles et familiales.
Pendant cette attente, les candidats doivent parfois reprendre des heures supplémentaires, facturées entre 50 et 60 euros chacune, ce qui alourdit le coût total de la formation, déjà estimé à 1.800 euros dans une auto-école classique contre 1.100 euros en ligne. Certains élèves, faute de moyens, prennent des risques en conduisant illégalement ou en ayant recours à de faux moniteurs trouvés sur internet, alerte le formateur indépendant Christophe Saligot.
Les professionnels dénoncent un véritable « goulot d’étranglement ». En cause : le nombre insuffisant d’inspecteurs, moins de 1.500 pour environ 1,4 million de candidats en 2023. Tous les syndicats réclament le recrutement de 150 à 200 examinateurs supplémentaires. Si 15 postes ont été créés en 2023, 38 en 2024 et 103 sont annoncés pour 2025, cela reste insuffisant face à l’augmentation du nombre de candidats, liée notamment à l’abaissement de l’âge du permis à 17 ans et à son financement via le compte personnel de formation.
À cela s’ajoute un taux de réussite stagnant à un peu plus de 50 %. Les auto-écoles avancent plusieurs pistes de réforme : augmenter le nombre minimal d’heures de conduite exigées avant l’examen, introduire un système de rattrapage pour les candidats proches de la moyenne, ou encore autoriser la conduite accompagnée dès 14 ans, une formule qui améliore sensiblement le taux de réussite.
Malgré plusieurs rencontres récentes avec le gouvernement, les professionnels estiment que le problème reste sans solution concrète et dénoncent l’inaction des autorités.