Le Sommet de l’Aviation en Afrique, tenu les 4 et 5 septembre à Kigali au Rwanda, a été marqué par la démonstration en vol de l’EH216-S, un aéronef électrique biplace à décollage et atterrissage verticaux (eVTOL) développé par la société chinoise EHang. Il s’agit du premier vol public d’un taxi volant électrique sans pilote dans le pays, mettant l’accent sur le potentiel de l’économie des drones et de l’espace aérien à basse altitude sur le continent africain.
Ce projet, conduit en partenariat avec China Road and Bridge Corporation (CRBC), vise à créer un nouvel écosystème pour la mobilité aérienne avancée, une technologie destinée à réduire les embouteillages, connecter les communautés et offrir des options de transport durables, selon le ministère rwandais des Infrastructures.
L’appareil nécessite 90 minutes de charge pour une autonomie de 30 kilomètres et un temps de vol d’environ 25 minutes. « Ce vol marque le début de nos opérations commerciales sur un nouveau continent », a déclaré Lu Rucheng, ingénieur en chef d’EHang. La société prévoit d’utiliser ses technologies en Afrique pour le tourisme, le fret, la sécurité, la lutte anti-incendie, l’agriculture de précision et les spectacles de drones coordonnés impliquant jusqu’à 1.000 appareils.
EHang a livré plus de 300 EH216-S dans le monde au cours des cinq dernières années, totalisant plus de 70.000 vols sûrs et transportant plus de 30.000 passagers.
« Le Rwanda construit un avenir où nos villes seront mieux connectées et notre économie plus dynamique grâce à des solutions de transport innovantes », a souligné le ministre rwandais des Infrastructures, Jimmy Gasore. Il a salué le partenariat avec la Chine, qui « jette des bases solides pour l’introduction de nouvelles technologies et de savoir-faire ».
Selon l’Administration de l’aviation civile de Chine (CAAC), l’Afrique représente environ 17 % de la population mondiale, mais seulement 2,2 % du trafic aérien global. Ce décalage reflète le potentiel énorme et les défis liés au développement de l’économie du ciel à basse altitude, où l’expertise chinoise pourrait jouer un rôle déterminant.
Les aéronefs autonomes offrent des solutions aux difficultés de mobilité et de logistique dans les zones reculées. Comme le souligne le journal Global Times, la mobilité à basse altitude peut pallier le manque d’infrastructures terrestres et la congestion urbaine, créant de nouvelles filières aériennes et un marché aux applications uniques.
Au-delà du transport urbain, le Rwanda collabore avec plusieurs entreprises internationales pour déployer des drones dans l’agriculture, la surveillance environnementale et la logistique.