Au Soudan, l’UNICEF a confirmé que 11 enfants figurent parmi les 75 victimes d’une attaque contre une mosquée à El-Fasher, capitale du Darfour-Nord. L’agence onusienne a exigé une enquête rapide et approfondie.
Vendredi, l’armée soudanaise a accusé les Forces de soutien rapide (FSR) d’avoir mené une frappe de drone sur la mosquée Al-Safiya, qui a également touché des habitations voisines. Les FSR n’avaient pas réagi lundi soir.
« Les premiers rapports indiquent qu’au moins 11 enfants âgés de 6 à 15 ans ont été tués, et beaucoup d’autres blessés », a déclaré Catherine Russell, directrice de l’UNICEF, dans un communiqué publié sur X. Elle a dénoncé le siège imposé depuis plus de 500 jours par les FSR à El-Fasher, rappelant que les enfants y vivent privés de nourriture, d’eau potable et de soins, confrontés à des violences quotidiennes.
« Il est révoltant que des enfants continuent d’être tués, mutilés et traumatisés dans un conflit qu’ils n’ont pas choisi », a-t-elle ajouté, appelant toutes les parties à respecter le droit international humanitaire et à protéger les civils.
Le Conseil de souveraineté transitoire soudanais a qualifié l’attaque de « crime qui déshonore l’humanité », tandis que le Bureau des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA) a également réclamé une enquête.
Depuis le 10 mai 2024, les FSR maintiennent un blocus sur El-Fasher, malgré les avertissements internationaux. La ville reste un point crucial pour les opérations humanitaires dans le Darfour.
Selon l’ONU, le conflit entre l’armée et les FSR, déclenché en avril 2023, a déjà causé plus de 20 000 morts et entraîné le déplacement de 15 millions de personnes. Des chercheurs américains estiment toutefois le nombre de victimes proche de 130 000.



