L’ONU tire la sonnette d’alarme sur la situation humanitaire à El Fasher, assiégée depuis plus de 500 jours par les Forces de soutien rapide (RSF) paramilitaires. Les attaques contre les civils se sont intensifiées ces dernières semaines, poussant la majorité des habitants du camp de déplacés d’Abou Shouk à fuir face aux bombardements et raids incessants, selon un communiqué du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres.
« Les combats doivent cesser immédiatement », a insisté M. Guterres via un porte-parole, appelant à la protection des civils et à un accès humanitaire sûr, libre et durable. Il a également demandé qu’un passage sécurisé soit garanti pour les civils souhaitant quitter la zone.
Une attaque récente contre une mosquée d’El Fasher a fait des dizaines de morts parmi les fidèles lors des prières matinales. Denise Brown, coordinatrice humanitaire des Nations Unies au Soudan, a dénoncé cette frappe comme un crime de guerre et exigé qu’une enquête soit menée pour que les responsables soient traduits en justice.
La crise humanitaire s’aggrave depuis que la famine a été identifiée dans la région l’an dernier, tandis que le risque de violences à motivation ethnique augmente au fur et à mesure de l’avancée des combattants dans la ville. Les civils restent les principales victimes du conflit entre les RSF et les Forces armées soudanaises (FAS), qui a déjà causé des milliers de morts et déplacé des millions de personnes depuis avril 2023.
Guterres a appelé les belligérants à engager un dialogue immédiat et à reprendre les négociations pour une solution politique durable. Il a également réclamé une action internationale coordonnée en soutien au peuple soudanais, à l’approche de l’Assemblée générale des Nations Unies à New York. L’envoyé personnel du secrétaire général pour le Soudan, Ramtane Lamamra, se tient prêt à soutenir tout effort visant à mettre fin au conflit et à instaurer un processus politique inclusif exigé par les Soudanais.
