Alors que les relations franco-algériennes restent tendues, la question de la mémoire coloniale revient au premier plan. Le 3 octobre à 20 heures, une rencontre-débat en ligne, organisée par l’Association pour l’Histoire Coloniale et Post-Coloniale, proposera une analyse critique du legs colonial français en Algérie.
Sous le titre « La France et l’Algérie de Bugeaud à Retailleau », deux spécialistes de l’histoire coloniale, Alain Ruscio et Fabrice Riceputi, membres de la rédaction du site histoirecoloniale.net, confronteront le passé et le présent.
Cette initiative fait écho à la controverse suscitée par les propos de Jean-Michel Aphatie, qui avait comparé les crimes coloniaux en Algérie au massacre d’Oradour-sur-Glane commis par les nazis. Pour les organisateurs, cette polémique a mis en lumière un « déni national » persistant et une volonté de certains milieux de réhabiliter le colonialisme.
Le débat s’appuiera sur deux figures contrastées mais liées par la polémique qu’elles suscitent. D’un côté, le maréchal Bugeaud, gouverneur général et symbole d’une colonisation marquée par la violence et la soumission des populations locales. De l’autre, Bruno Retailleau, actuel ministre de l’Intérieur, présenté comme l’incarnation d’une mouvance politique nostalgique de « l’Algérie française ». Ses positions fermes sur l’Algérie lui valent le soutien de cercles attachés au souvenir de « la France de Dunkerque à Tamanrasset ».
Ce « vidéo-tchat interactif » entend mettre en parallèle les doctrines coloniales du XIXe siècle et les postures politiques actuelles, révélant la persistance d’échos idéologiques dans le débat français contemporain.
Les propos d’Aphatie sur la nécessité pour la France de reconnaître « 130 ans de massacres, de meurtres et d’appauvrissement » serviront de point de départ. La démission forcée du journaliste d’Europe 1 après cette prise de position a confirmé la difficulté pour la société française d’affronter sereinement son passé colonial.