En Conseil des ministres, vendredi 19 septembre 2025, le président tunisien Kaïs Saïed a affirmé que « la Tunisie avance avec assurance et ce processus ne connaît pas de retour ». Son discours, axé sur la lutte contre la corruption et les lobbies, entend rassurer les citoyens tout en soulignant sa volonté de mettre en œuvre des « lois radicales » pour soutenir les chômeurs de longue durée et les populations les plus vulnérables.
Kaïs Saïed a insisté sur la chute des « masques » de certains acteurs politiques, accusés d’être des complices cachés, et a appelé à des textes censés transformer la société tunisienne.
Pourtant, derrière ces déclarations, la réalité économique et sociale reste préoccupante. Depuis son coup de force institutionnel de 2021, le président concentre les pouvoirs et marginalise partis politiques et contre-pouvoirs. Ses annonces de réformes sont perçues par l’opposition comme une tentative de consolidation autoritaire, alors que les mécanismes pour relancer l’économie et attirer les investisseurs font défaut.
La Tunisie traverse une crise économique sévère, avec inflation persistante, dette croissante et dépendance aux financements extérieurs. Dans ce contexte, les promesses de souveraineté et de dignité peinent à masquer la hausse des prix, les pénuries et la fragilité des services publics auxquels font face les citoyens.
Si Kaïs Saïed se présente comme porteur d’une « liberté réelle », ses détracteurs dénoncent un populisme qui éloigne le pays d’un compromis démocratique. Le processus déclaré « irréversible » reste, selon les analystes, une trajectoire incertaine entre ambitions réformatrices et dérives autoritaires.
