Le projet de loi 59.24 sur l’enseignement supérieur, porté par le gouvernement marocain, suscite une vive opposition dans le monde académique. Le Syndicat national de l’enseignement supérieur (SNE-Sup) a annoncé une grève d’avertissement de 24 heures le 17 septembre et prévoit une série d’actions pour contrer un texte perçu comme une menace à l’autonomie des universités et comme un pas vers une privatisation rampante.
Lors d’une réunion à la Faculté des sciences de Rabat, le syndicat a dénoncé un projet fragilisant le service public universitaire et réduisant les conseils universitaires à de simples instances consultatives. Les enseignants critiquent l’absence de concertation avec les instances élues et dénoncent une approche « verticale » imposée par l’État, susceptible d’affaiblir la démocratie interne des établissements.
Au-delà du rejet du texte, le SNE-Sup revendique la résolution des dossiers de promotion 2023, l’accélération des procédures pour 2024-2025, la révision des grilles salariales, l’exonération fiscale des rémunérations liées à la recherche et un financement accru de la recherche scientifique. Il insiste sur l’amélioration des infrastructures et l’attraction de chercheurs de haut niveau pour renforcer la compétitivité des universités marocaines.
Les enseignants mettent en garde contre un basculement institutionnel fragilisant la mission sociale de l’enseignement supérieur et favorisant l’intrusion d’intérêts privés. Ils appellent à la formation d’un large front national associant syndicats, forces politiques et acteurs de la société civile pour défendre l’université publique comme pilier du développement national. Une conférence de presse est prévue le jour de la grève pour présenter les détails des revendications et des actions à venir.
L’issue de ce bras de fer dépendra de la capacité du gouvernement à relancer le dialogue, alors que les universités sont appelées à jouer un rôle central dans l’économie de la connaissance et dans la préparation du Maroc aux défis internationaux.



