Le gouvernement malien a tenu à rassurer sur la disponibilité du carburant après l’attaque d’un convoi pétrolier sur l’axe Kayes-Bamako, le 14 septembre. Cette route, essentielle aux échanges économiques entre le Mali et la sous-région, est devenue la cible privilégiée des groupes armés.
Mardi 16 septembre, le Premier ministre Abdoulaye Maïga a reçu le Groupement malien des professionnels du pétrole pour examiner la situation. Selon l’exécutif, des mesures renforcées seront mises en place afin de sécuriser les convois et de garantir l’approvisionnement du pays en hydrocarbures. « La couverture des besoins énergétiques reste une priorité absolue pour le président de la Transition », a-t-il souligné, en regrettant les pertes humaines enregistrées lors de la récente attaque.
De leur côté, les opérateurs pétroliers, par la voix de leur secrétaire permanent Ibrahim Touré, ont réaffirmé leur engagement à poursuivre l’approvisionnement du marché national, à condition d’un soutien accru de l’État. Ils disent vouloir coopérer étroitement avec les autorités afin de surmonter les difficultés liées à la menace terroriste.
L’assaut du 14 septembre a eu lieu entre Lakamané et Kaniera, malgré une escorte militaire. Plusieurs camions-citernes ont été détruits. L’attaque a été revendiquée par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (JNIM), affilié à Al-Qaïda. L’armée malienne a confirmé l’incident et annoncé des opérations de ratissage dans la zone.
Cet épisode illustre l’escalade sécuritaire sur ce corridor vital. Quelques jours plus tôt, les forces armées avaient pourtant réussi à protéger un convoi similaire. Elles mènent depuis des frappes aériennes et des missions de reconnaissance pour neutraliser les combattants et limiter leur capacité de nuisance. Mais selon le colonel-major Souleymane Dembélé, les groupes armés diversifient désormais leurs tactiques en recourant aux drones et aux engins explosifs improvisés.
L’axe Kayes-Bamako concentre une grande partie des flux commerciaux du Mali, notamment avec le Sénégal, principal fournisseur de produits pétroliers. En 2024, les importations en provenance de ce pays dépassaient 802 milliards de francs CFA. Tout blocage sur cette route menace directement la stabilité économique et l’approvisionnement des populations.
Le Premier ministre a exhorté les opérateurs privés à faire preuve de résilience et d’anticipation, promettant que l’État mettra en œuvre tous les moyens nécessaires pour sécuriser les corridors et maintenir l’approvisionnement énergétique du Mali.



