L’affaire du drone militaire malien détruit début avril par l’armée algérienne continue d’envenimer les relations entre Alger et Bamako. Les deux capitales affichent désormais des versions contradictoires sur une supposée procédure engagée devant la Cour internationale de Justice (CIJ).
Le 4 septembre, le Mali a annoncé avoir saisi la CIJ, accusant l’Algérie d’« agression flagrante » et d’« actes hostiles » visant à couvrir une prétendue collusion avec des groupes armés. Bamako réclame réparation au nom du droit international.
Alger dément catégoriquement. Le chef de la diplomatie Ahmed Attaf affirme qu’aucune requête n’a été enregistrée par la CIJ et qu’aucune notification officielle n’a été adressée à l’Algérie. Pour lui, « ça n’existe pas ».
Sur le fond, Alger soutient que le drone malien avait franchi à plusieurs reprises son espace aérien, notamment dans la nuit du 31 mars au 1er avril, pénétrant jusqu’à 1,6 km avec une « trajectoire offensive », ce qui a justifié son abattage. Deux autres incursions auraient déjà été constatées en 2024.
Depuis cet épisode, les deux pays ont fermé leur espace aérien réciproquement, accentuant un climat de défiance le long de leurs 1 500 km de frontière commune.
Aucune confirmation officielle de la CIJ ne permet pour l’instant de départager les deux versions, mais cette crise diplomatique illustre la dégradation rapide des relations algéro-maliennes et inquiète quant à ses répercussions régionales.