La Cour suprême du Brésil a condamné, jeudi 11 septembre 2025, l’ancien président d’extrême droite Jair Bolsonaro à 27 ans et trois mois de prison pour tentative de coup d’État, un verdict historique qui bouleverse la scène politique à un an de la présidentielle de 2026.
Par quatre voix contre une, les juges ont reconnu Bolsonaro, 70 ans, coupable d’avoir dirigé une « organisation criminelle » visant à se maintenir au pouvoir après sa défaite en 2022 face à Luiz Inacio Lula da Silva. Le complot prévoyait, selon l’accusation, l’assassinat de Lula, mais a échoué faute de soutien militaire. L’ancien chef de l’État, inéligible jusqu’en 2030 et assigné à résidence, a dénoncé un « procès politique ».
La condamnation a provoqué de vives réactions. Son fils, le sénateur Flavio Bolsonaro, a promis de mobiliser le Parlement pour obtenir une amnistie. Dans les rues de Brasilia, partisans et opposants se sont affrontés par slogans interposés, entre joie et colère.
L’affaire a aussi déclenché une crise diplomatique avec Washington. Donald Trump, allié de Bolsonaro, a dénoncé une « chasse aux sorcières » et imposé des surtaxes de 50 % sur une partie des exportations brésiliennes. Le secrétaire d’État américain Marco Rubio a menacé de représailles, ce à quoi Brasilia a répliqué qu’il ne céderait pas aux « intimidations ».
Sept anciens proches collaborateurs de Bolsonaro, dont des ex-ministres et généraux, ont également écopé de peines allant de deux à 26 ans de prison.
Avec cette décision, Bolsonaro devient le quatrième ancien président brésilien condamné depuis le retour à la démocratie, après Collor de Mello, Temer et Lula. Ce dernier, aujourd’hui au pouvoir, affiche sa volonté de briguer un nouveau mandat, conforté par un regain de popularité face aux attaques américaines.