Six transporteurs sénégalais, dont deux chauffeurs et quatre apprentis, ont été enlevés au Mali, a annoncé vendredi l’Union des routiers du Sénégal (URS). L’organisation pointe la responsabilité de groupes djihadistes et dénonce une « atteinte grave » à la sécurité des travailleurs ainsi qu’une menace pour le commerce régional.
L’incident s’est produit sur le corridor Bamako–Kayes, un axe stratégique qui assure l’essentiel des échanges entre les deux pays, notamment en produits pétroliers, denrées alimentaires, ciment et biens manufacturés. Ce corridor est vital pour le Sénégal, dont le Mali reste le premier partenaire africain avec plus de 802 milliards FCFA d’exportations en 2024, soit 21 % des ventes totales du pays.
Ni Dakar ni Bamako n’ont, pour l’heure, réagi officiellement, et aucune revendication n’a été formulée. Ce rapt survient dans un contexte d’escalade sécuritaire : la veille, le groupe djihadiste JNIM avait décrété un blocus sur Kayes et Nioro du Sahel, paralysant plusieurs routes et visant directement les compagnies de transport. En juillet déjà, l’URS avait appelé ses membres à suspendre leurs trajets vers le Mali face à la multiplication des attaques dans l’Ouest du pays.
L’URS exprime sa solidarité aux familles des victimes et exhorte les autorités sénégalaises et maliennes, ainsi que les instances régionales et internationales, à tout mettre en œuvre pour obtenir leur libération.
