Le Caire a fermement rejeté vendredi les déclarations du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu au sujet d’un éventuel déplacement des Palestiniens, y compris via le passage de Rafah.
Dans une interview accordée à la chaîne israélienne Abu Ali Express et relayée sur Telegram, Netanyahu a affirmé que « la moitié de la population de Gaza souhaite partir », tout en assurant qu’il ne s’agissait pas « d’une expulsion massive ». Il a ajouté : « Je peux leur ouvrir Rafah, mais l’Égypte le refermera immédiatement. »
En réaction, le ministère égyptien des Affaires étrangères a dénoncé une « violation flagrante du droit international humanitaire » et un acte assimilable à un « nettoyage ethnique ». Il a souligné que les attaques visant les civils et les infrastructures vitales pour pousser la population au départ constituaient une grave transgression des règles internationales.
Le Caire a réaffirmé son opposition catégorique à tout déplacement forcé des Palestiniens, qualifiant cette perspective de « ligne rouge » et assurant qu’il ne serait jamais complice d’un tel projet. Il a appelé la communauté internationale à activer les mécanismes de responsabilité et mis en garde contre l’utilisation de ce discours comme outil de propagande politique en Israël.
L’Égypte a également exhorté à un cessez-le-feu immédiat à Gaza, au retrait des forces israéliennes et au retour de l’Autorité palestinienne légitime dans l’enclave. Elle a rappelé la responsabilité particulière du Conseil de sécurité de l’ONU dans la protection des Palestiniens et le maintien de leur présence à Gaza, en Cisjordanie et à Jérusalem-Est.
Ce nouvel épisode diplomatique intervient alors que la guerre à Gaza est entrée dans son 700ᵉ jour. Selon les derniers bilans, au moins 64 300 Palestiniens ont été tués. La Cour pénale internationale a déjà émis des mandats d’arrêt contre Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant, tandis qu’Israël fait face à une procédure pour génocide devant la Cour internationale de justice.