L’Afrique traverse actuellement la crise alimentaire la plus grave de ces dernières décennies, a alerté lundi Gilbert Phiri, coordinateur principal de l’Initiative Faim Zéro pour la région Afrique à la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR). En juillet 2025, plus de 282 millions de personnes (soit une sur cinq) étaient touchées par la faim. Les causes sont multiples : sécheresses persistantes en Afrique australe, menaces de famine en Afrique de l’Est, instabilité économique et conflits.
« Le défi est immense mais pas insurmontable », a déclaré M. Phiri, insistant sur la nécessité d’aller au-delà de l’aide humanitaire immédiate et de mettre en place des solutions durables, construites avec les communautés, capables de résister aux crises futures.
Selon la FICR, la crise devrait encore s’intensifier cette année sous l’effet de chocs climatiques, économiques et sécuritaires interdépendants. Sans action urgente et coordonnée, des millions de personnes supplémentaires risquent de tomber dans la faim chronique et la malnutrition sévère.
En Afrique de l’Ouest et du Centre, plus de 52 millions de personnes devraient souffrir de la faim pendant la période de soudure 2025, un niveau record. En Afrique australe, jusqu’à 40 % des populations du Zimbabwe, de la Zambie, du Malawi et de la Namibie sont déjà en insécurité alimentaire aiguë. En Afrique de l’Est, plus de 69 millions de personnes sont concernées, soit la moitié des personnes sous-alimentées du continent.
Les analyses de la Classification intégrée de la sécurité alimentaire et du Rapport mondial sur les crises alimentaires 2025 confirment qu’au moins 85 millions de personnes dans la Corne de l’Afrique, au Soudan et au Soudan du Sud sont en situation d’insécurité alimentaire aiguë. Dans certains pays, un enfant sur trois souffre de malnutrition. La Somalie est la plus touchée, suivie du Tchad, de la Zambie, de l’Ouganda, du Kenya et de la Guinée-Bissau.
