La région de Guelmim, dans l’Anti-Atlas à 200 km au sud d’Agadir, révèle 34 veines aurifères d’une richesse exceptionnelle, avec des teneurs allant jusqu’à 300 grammes par tonne. Cette découverte place le Maroc au seuil d’une recomposition stratégique de son secteur minier, alors que sa production d’or plafonnait à 6,8 tonnes en 2022 selon le USGS.
Les filons, orientés nord-ouest/sud-est, s’étendent sur plus de cent mètres de profondeur et mesurent entre 40 cm et 1,5 mètre de largeur. Leur nature hydrothermale et la présence d’or libre facilitent une exploitation sélective et rentable, même en période de cours bas. Comparées à d’autres gisements africains, ces teneurs confèrent à Guelmim un avantage compétitif majeur.
Historiquement, l’or alluvionnaire du fleuve Draâ pourrait provenir de ces gisements primaires, soulignant le rôle ancien de Guelmim dans les échanges transsahariens. La configuration géologique et la cohérence structurale des veines permettent une exploitation ciblée et efficiente, réduisant les coûts initiaux.
L’intégration de l’or dans le portefeuille minier marocain, déjà riche en cuivre, cobalt, lithium, terres rares et phosphates, renforcerait la position du Royaume sur les marchés mondiaux. Avec un code minier révisé en 2015, des infrastructures portuaires modernes et une stabilité politique relative, le Maroc dispose des atouts pour attirer des investissements internationaux et reproduire le succès rencontré dans le secteur des phosphates.
Cette découverte pourrait ainsi faire du Maroc un acteur incontournable de l’or en Afrique du Nord, aux côtés du Mali, du Ghana ou du Soudan, ouvrant une nouvelle ère pour son industrie minière et son rayonnement économique régional.