Tunisie : Washington adopte une posture plus ferme face à Kaïs Saïed

 

 

 

Les relations entre la Tunisie et les États-Unis se sont encore crispées début août, lorsque l’administration de Donald Trump a instauré un droit de douane de 25 % sur plusieurs produits tunisiens, notamment dans le secteur agroalimentaire, comme l’huile d’olive. Cette mesure s’ajoute à une réduction significative de l’aide américaine, illustrant un climat de défiance durable entre les deux capitales.

La Maison-Blanche reproche au président Kaïs Saïed son éloignement des principes démocratiques et son soutien affiché à la cause palestinienne, jugé trop marqué. Pour Washington, ces positions constituent des signaux hostiles, incitant l’administration Trump à reléguer Tunis au second plan de sa diplomatie régionale.

Face à ces décisions, les autorités tunisiennes sont restées silencieuses, malgré l’impact potentiel sur un secteur agroalimentaire déjà fragilisé par la sécheresse et la perte de compétitivité. Les exportateurs redoutent un affaiblissement de leurs débouchés, alors que les marchés européens se montrent de moins en moins porteurs.

Au-delà des enjeux économiques, c’est une rupture politique qui se dessine. Les États-Unis conditionnent désormais leur soutien à un retour de la Tunisie sur la voie démocratique et à un alignement plus conciliant sur certains dossiers stratégiques du Proche-Orient. Kaïs Saïed, campé sur une ligne souverainiste et solidaire de la cause palestinienne, maintient pour l’instant sa posture.

Pour les observateurs, cette situation reflète la perte d’influence progressive de la Tunisie sur la scène internationale. Certains y voient une pression américaine visant à inciter à des réformes internes, d’autres y lisent une marginalisation durable, le pays n’étant plus considéré que comme un partenaire secondaire dans la stratégie américaine au Maghreb.

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