Sidi Ould Tah devient officiellement le 9e président du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) à compter du 1er septembre 2025, à Abidjan. La passation de charges avec le président sortant, Adesina Akinwumi, s’est tenue au Sofitel Hôtel Ivoire, siège de l’institution financière panafricaine.
Économiste et banquier spécialisé dans le développement transformateur, M. Ould Tah cumule plus de quatre décennies d’expérience dans des institutions africaines et internationales. De juin 2015 à avril 2025, il a présidé la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (BADEA), où il a fait croître les actifs de 4 à près de 7 milliards de dollars et obtenu la notation de crédit AA+/AAA. Les approbations annuelles de la BADEA ont été multipliées par 12 et les décaissements par huit. Il a également élaboré la stratégie décennale BADEA 2030 et la vision BADEA 2074, alignées sur l’Agenda 2063 de l’Union africaine.
Durant la crise politique soudanaise, il a déplacé le siège de la BADEA de Khartoum à Riyad pour protéger les actifs, illustrant sa capacité à gérer des situations complexes. Ancien ministre de l’Économie et des Finances de la Mauritanie, M. Ould Tah a représenté son pays auprès de nombreuses institutions financières internationales, dont la BAD, la Banque mondiale et la Banque islamique de développement.
Pour relever les défis économiques africains, il a défini quatre piliers stratégiques pour la BAD : libérer les ressources financières du continent, renforcer sa souveraineté financière, transformer sa démographie en dividende et développer des infrastructures résilientes.
Le nouveau président hérite d’une banque dotée d’un capital de 318 milliards de dollars et d’une notation « AAA » maintenue depuis dix ans. Il s’engage également à soutenir la reconstitution du Fonds africain de développement (FAD-17), crucial pour les 37 pays à faible revenu du continent, confrontés à la baisse de l’aide internationale, à l’inflation et aux coûts élevés du service de la dette en devises étrangères.
Polyglotte, maîtrisant l’arabe, l’anglais et le français, avec des compétences en portugais et en espagnol, M. Ould Tah entend mettre son expertise au service d’une Afrique résiliente face aux défis géopolitiques et économiques actuels. Selon le rapport « Perspectives économiques de l’Afrique » 2025, la croissance du continent devrait passer de 3,3 % en 2024 à 3,9 % en 2025, et 21 pays africains devraient dépasser les 5 % de croissance cette année, avec l’Éthiopie, le Niger, le Rwanda et le Sénégal atteignant plus de 7 %.