Quatre pays africains (le Nigéria, le Kenya, la Somalie et le Soudan du Sud) risquent de manquer d’aliments thérapeutiques prêts à l’emploi (ATPE) au cours des trois prochains mois, prévient l’ONG Save the Children. La réduction de l’aide internationale menace directement les enfants souffrant de malnutrition sévère, exposés à un risque accru de mortalité.
Selon l’organisation, le financement mondial de la nutrition a chuté, privant de traitement 15,6 millions de personnes dans 18 pays en 2025, dont plus de 2,3 millions d’enfants. Cette situation devrait s’aggraver en 2026. Les ATPE sont des pâtes riches en micronutriments, composées d’arachides, de lait en poudre, de sucre, d’huile, de vitamines et de minéraux, emballées dans des sachets durables ne nécessitant pas de réfrigération.
Au Nigéria, environ 3,5 millions d’enfants de moins de cinq ans souffrent de malnutrition aiguë sévère. Pour la période de soudure de juin à novembre, le pays a besoin de 629 000 cartons d’ATPE afin de protéger les enfants les plus vulnérables. Le nord-est et le nord-ouest sont particulièrement touchés.
Au Kenya, les enfants du comté de Turkana font face à une insécurité alimentaire croissante due aux sécheresses et aux inondations répétées. Durant la saison des pluies de mars à mai, 2,8 millions de personnes pourraient subir une insécurité alimentaire aiguë, soit une hausse de 6 % de la population en crise ou pire. Les programmes locaux nécessitent environ 105 000 cartons d’ATPE jusqu’à fin 2025.
Au Soudan du Sud, le nombre d’enfants de moins de cinq ans souffrant de malnutrition aiguë est passé de 2,1 à 2,3 millions, avec 714 000 enfants à risque de malnutrition sévère. Seulement un tiers des enfants nécessitant un traitement ont pu en bénéficier entre janvier et juillet, en raison de fermetures de centres nutritionnels et de réductions budgétaires.
Save the Children alerte sur la nécessité urgente de combler ces lacunes afin d’éviter des pertes humaines évitables.